tag:blogger.com,1999:blog-17645148441338678372024-03-14T06:26:55.031+01:00Le Roman-feuilleton du lundiAvec beaucoup de légèreté, un peu d’eau de rose, un brin d’humour et une dose de suspens dedans.Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.comBlogger18125tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-8370111482088810172010-01-25T07:07:00.003+01:002010-01-25T07:13:17.441+01:00Chapitre 18 : Cindy Manche au soleil, en...fin<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 13px; color: rgb(102, 102, 102); line-height: 20px; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small; ">S</span></i><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small; ">i</span></i></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small; "> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></i></span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/S102Twws9rI/AAAAAAAAADU/hgnZLFLA3Xo/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/S102Twws9rI/AAAAAAAAADU/hgnZLFLA3Xo/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5430556438813275826" /></a><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy Manche visa avec soin le coffre blindé. Un bruit terrible déchira le silence du bureau de Philippe Odevain. Quand ils furent remis du choc, Cindy, Hector et Henry découvrirent que la balle avait fait exploser la porte. Le contenu du coffre était maintenant à leur portée.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy s'avança la première. Elle souffla pour disperser la fumée qui voletait autour de la porte blindée brinquebalante. Quand le nuage s'évapora, elle découvrit des centaines d'enveloppes parfaitement empilées. Elle en attrapa une. Celle-ci était barrée d'un « Pour Philippe Odevain », comme toutes les autres d'ailleurs. Elle ignorait qui était cet individu. Elle l'avait peut-être déjà croisé mais elle était incapable de mettre un visage sur ce nom. Encore une mystérieuse grosse huile. Compte tenu de la situation et de la décoration de son bureau, elle songea que c'était sans doute un espion à la solde de la direction. Une espèce de conseiller obscur siégeant à cet étage 6 et demi par souci de discrétion. Etrangement l'image de l'individu terrassé par Hervé Yograin lui traversa l'esprit. Mais elle effaça cette vision en secouant la tête. Peu importait à qui appartenaient ces enveloppes, elles étaient maintenant à elle. Elle décacheta celle qu'elle tenait entre les mains et ce qu'elle trouva à l'intérieur la remplit de bonheur.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Les flammes mangeaient doucement la nappe en papier sous l'oeil terrifié de Nasser Virlasoupeux qui avait perdu la voix. Les autres salariés ne semblaient pas se rendre compte du désastre qui était en train de se produire trop occupés à crier « Vengeance ! » pour encourager les comptables surexcités à trucider les membres du conseil d'administration. Il apercevait aussi plus loin, Adam Longh terrassé, la tête écrabouillée sur sa grille et saignant abondamment. A ses côtés, Lucie Ferre jubilait. Elle avait mis à terre le nouveau Président devant la foule en délire. Ses voisins l'acclamaient. Elle se sentait bien. Elle commençait à penser qu'elle était douée pour le crime. Il y avait eu l'assassinat discret de son époux.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Et puis, il y avait eu Armand Bitieux. Une vraie réussite, lui. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Elle se remémora l'événement. Et son acte parfait mais non prémédité. Quand elle avait entendu son amant convoquer Cindy Manche au 2e sous-sol, son coeur n'avait fait qu'un tour ! Cette petite secrétaire au postérieur écrasant de présence allait prendre sa place sur le capot de la Jeep Cherokee. Elle ne supportait pas l'idée de se faire ainsi abandonner. Il était hors de question que Bitieux la remplace aussi facilement. Connaissant bien ses petites habitudes, elle le laissa descendre au parking. Attendit une poignée de minutes puis, à son tour, emprunta l'ascenseur. Elle se glissa silencieusement entre les voitures et rejoignit Armand Bitieux déjà prêt à l'action. Il attendait sa nouvelle victime en slip kangourou blanc appuyé d'un air nonchalant sur le capot. Toujours sans un bruit, elle sortit de sa poche, un Opinel qu'elle avait toujours sur elle. Une femme seule, doit prendre ses précautions. Elle s'approcha de celui qu'elle avait tant aimé. Glissa discrètement le long du pare-brise et d'un geste vif avant que Bitieux réalise qu'il n'était pas seul, elle passa son bras le long de son cou et tailla un grand sourire dans sa gorge. Elle regretta d'avoir commis son acte par derrière. Alors, elle sauta sur le sol et fit face à Bitieux qui gargouillait étrangement. Sa main droite tentait d'arrêter le flux de sang qui jaillissait de sa glotte. Il cligna des yeux quand il vit Lucie Ferre devant lui. Elle rit puis, sans attendre, elle baissa son slip kangourou et trancha son pénis avec force. Bitieux n'avait déjà plus la force de hurler. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Quand elle remonta le slip sur son bas ventre dévirilisé, il avait déjà quitté ce monde. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Avec un mouchoir, elle ramassa le sexe. Tout en remontant vers l’openspace, elle admirait son trophée. Puis, elle réalisa soudainement, combien il était dangereux de le conserver. Qu’allait-elle en faire ? En un quart de seconde, elle se dit, qu’il était un sacré moyen de mettre en danger l’une de ses collègues. Elle avait l’embarras du choix, elle les détestait toutes ! Elle choisit de s’en prendre à la plus belle, celle qui passait son temps aux toilettes à se repomponner, Eva Kanss –Cindy Manche, elle, aurait, déjà son lot de frayeurs au 2</span></span><sup><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">e</span></span></sup><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> sous-sol, devant le cadavre de Bitieux. Autant faire d’une pierre deux coups. Elle décida donc de glisser le pénis sanguinolant dans la salade d’Eva Kanss. Ce serait si drôle de voir sa tête de starlette devant le sexe abandonné. Elle en riait d’avance.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ce souvenir la fit frémir de joie. Alors qu'elle se revoyait dans ce parking, sa victime sans vie et démembrée, Adam Longh épuisé, rendait l'âme, le pied de Lucie Ferre victorieuse posé sur son flanc...</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hector et Henry s'approchèrent de Cindy. Elle avait entre les mains des liasses de gros billets. C'était un rêve. Ils se regardèrent avec satisfaction.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Allez, on empoche tout, fit Cindy. Pour le moment, nous n'en parlons à personne. Pas même à nos collègues déplacardisés. Après tout, cet argent peut certes nous servir à financer la révolution au sein de La Société mais il peut aussi nous permettre de démarrer une nouvelle existence. Une existence paisible, loin des contraintes du travail.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hector et Henry hochèrent la tête de façon parfaitement synchrone. Cindy avait raison. Elle avait toujours raison. Ils la suivraient n'importe où et feraient tout ce qu'elle dirait. Elle était exceptionnelle. Henry se dit d'ailleurs qu'il était prêt à tout abandonner pour elle. Elle l'avait délivré, sortit de la prison où on l'avait enfermé depuis des années. Sa femme qu'il avait connue très jeune ne s'était jamais rendu compte de l'enfer qu'il vivait cinq jours par semaines. Tandis que Cindy, elle, l'avait sauvé. Elle l'avait poussé à parler, à sortir de sa geôle. Et pour cela -mais aussi pour ce cul qui était sacrément superbe- il l'adorait.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Devant les paquets de billets, Cindy ne se sentit plus la même. Elle eut soudain une folle envie de vacances et de soleil. Elle vit plus loin que sa petite entreprise de méditation transcendantale inter-urbaine. Elle vit... la retraite. Certes, elle n'était pas en âge de la prendre mais elle avait déjà beaucoup donné et il était temps qu'elle lève le pied.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Alain Vanteur venait de recevoir un carton de jeux de fléchettes à l'effigie d'Eva Kanss. C'était des prototypes fabriqués en urgence dans un temps record -du jamais vu- mais ils lui donnaient entière satisfaction. Il se dit qu'il allait tester l'efficacité de son nouveau produit devant le siège de La Société. Car après tout, son idée n'aurait jamais germé sans la chute du Président et la prise de parole de cette sublime employée enfonçant le couteau dans la plaie des patrons. Il voulait voir la réaction des salariés devant sa création. Il mit donc le lot dans sa camionnette barrée du logo de « La farce cachée du monde » et prit la direction du siège de La Société. Il y serait juste avant la sortie des bureaux. Un timing parfait.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hervé Yograin sentit qu'il suffoquait. Le manque d'oxygène couplé avec l'angoisse de sentir le corps inanimé de Philippe Odevain sous ses fesses lui étreignait l'estomac. Des aigreurs terribles remontèrent le long de son oesophage. Il ne manquait plus que ça... Il surmonta sa terreur et ses douleurs et tenta de remonter le long du toboggan. Mais il glissait et retombait sur Philippe Odevain. Ses rebonds ne provoquant aucune réaction du conseiller obscur, il lui sembla évident qu'il avait rendu l'âme. Puis, dans un ultime geste de survie, il poussa un hurlement, le plus énorme qu'il eut jamais poussé. Sa voix remonta le long du tuyau pneumatique. Mais elle n'arriva nulle part car elle fut couverte par le bruit d'une balle de revolver perforant un coffre-fort.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Les déplacardisés trop concentrés sur leurs pensées enfin libres ne firent pas attention aux bruits étranges et violent qui faisaient vibrer l’étage 6 et demi, ils en avaient vu et entendu bien d'autres. Et pour une fois qu'ils avaient l'occasion de réfléchir sans entraves, ils n'allaient pas se laisser distraire.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Nasser Virlasoupeux vit la flamme devenir un feu. Il tenta de s'échapper mais il était coincé par des salariés qui semblaient totalement aveuglés par la haine et le désir de vengeance. Très vite le feu avala le corps de Bernard Cèlement et commença à attaquer les premiers employés. Des cris fusèrent. Mais ils se perdirent dans les slogans scandés par la foule. Tout se mêlait : la révolution et la terreur, l'incendie et la volonté d'en finir avec le pouvoir en place.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Eva Kanss qui avait les sens toujours en éveil perçut une forte odeur de fumée. Cessant de crier avec ses collègues, elle tendit ses narines vers le plafond. Oui, il y avait bien un problème. Son cerveau ne fit qu'un tour. Plutôt que de déclencher la terreur en criant « au feu », elle allait tenter de se glisser dehors, de sauver sa peau en passant à travers les flammes. Car si elle donnait l'alerte, la masse des employés allait se précipiter vers les issues et elle risquait de rester coincée dans le réfectoire. Elle décida donc de filer à l'anglaise ou plutôt, en ce qui la concernait, à l'argentine.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy regarda les garçons. Ils étaient si mignons et lui avait donné un sacré coup de main. Elle se dit que ce serait sympa de prendre sa retraite avec eux sous les Tropiques.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Dites, ça vous dirait un petit voyage impromptu au soleil ? Avec cette somme, je crois que nous pourrions tous les trois être à l'abri du besoin. Quelques bons placements et nous n'avons plus à nous soucier de l'avenir... Qu'en dites vous ? », demanda Cindy.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Nous en disons du bien », rétorquèrent les deux hommes ravis de cette proposition.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Empochons tout ça puis allons voir les déplacardisés. Je vais leur dire de rentrer chez eux, de raconter leur histoire à leur famille. Et de revenir demain demander réparation à la direction. Hector, es-tu d'accord pour que je leur donne le BlackBerry de Cèlement comme preuve de leur bonne fois ? » Hector acquiesça. Il se voyait déjà sous les cocotiers, sur une plage de sable fin. Ca le changerait de ses poubelles. Il offrait donc avec joie le téléphone pour aider ses congénères à accéder, eux aussi, au bonheur.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy, Hector et Henry, les poches pleines quittèrent donc le bureau et s'avancèrent vers les déplacardisés.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hervé Yograin tendit le nez. Une forte odeur de brûlé envahissait le conduit. La chaleur monta brutalement de plusieurs degrés. Les parois du conduit étaient brûlantes. Il se mit à suer. Il songea qu'il devait y avoir un incendie dans le bâtiment. Pourquoi les alarmes ne se déclenchaient-elles pas ? Il se souvint alors qu'à la demande de Bernard Cèlement et pour des raisons économiques, il n'avait pas fait faire la révision du système de contrôle des détecteurs. Alors qu'il étouffait et grillait dans son vieux conduit de pneumatique, il entendit la voix grinçante de feu le Président Cèlement : « Un de grillé, dix de retrouvés !!!! » </span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Eva Kanss arbora son plus beau sourire. « Pardon, pardon. Une envie pressante... » Elle avait décidé de s'échapper par la fenêtre des toilettes du rez-de-chaussée. Devant son charme, tout le monde s'écartait. Quand elle poussa la porte des toilettes, elle entendit nettement plusieurs voix crier « au feu ». Alors, elle poussa le loquet afin d'être bien tranquille pour passer par la fenêtre.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Mes amis, commença Cindy, je pense qu'il est plus sain que vous rentriez paisiblement chez vous. Avant de passer à l'action, il faut que vous racontiez votre histoire à vos familles. Elles sont votre soutien majeur et vous allez en avoir besoin dans les jours à venir pour mener à bien votre combat et faire valoir vos droits. Je vais confier à l'un de vous le BlackBerry de Bernard Cèlement. C'est une preuve irréfutable de la culpabilité de La Société envers vous. Et vous allez vous en servir. » Elle donna alors au hasard le téléphone à un déplacardisé qui la remercia d'un regard.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Puis, la foule se leva et se dirigea vers la cage d'escaliers. Il était temps de rentrer chez soi.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy, Hector, Henry et la troupe des déplacardisé descendirent en silence les escaliers. C'était sans aucun doute, pour tous, le début d'une nouvelle ère et ils en étaient conscients. Ils étaient si concentrés qu'aucun ne sentit la drôle d'odeur qui envahissait les locaux. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Alors qu'ils atteignaient le 2e étage, Hervé Yograin rendit son dernier soupir, la peau recouverte de cloques. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Quand la troupe arriva au rez-de-chaussée, elle réalisa qu'il se passait quelque chose de grave. Il y avait de la fumée partout. La troupe se hâta vers la sortie, poussa la porte et se retrouva dans la rue, à l'air libre et pur ! Ils coururent au bout de la rue et quand ils se retournèrent, ils virent d'énormes flammes sortir des fenêtres de la tour.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Quelques-uns des prisonniers du réfectoire eurent le temps d'avoir d'ultimes pensées.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Nasser Virlasoupeux songea que c'était dommage pour un cantinier soucieux des cuissons de mourir ainsi rôti. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Lucie Ferre, le pied toujours posé sur le flanc mort d'Adam Longh , songea, qu'aujourd'hui plus que jamais, elle portait bien son nom. Les autres périrent très vite étouffés.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Eva Kanss prit une grande bouffée d'air, une fois dehors. Elle avait sauvé sa peau. Elle se demanda si un jour, elle saurait à qui avait appartenu le sexe sectionné déposé dans sa boîte bento. Elle marchait tranquillement le long du trottoir quand une camionnette freina à son niveau. C'était Alain Vanteur. Il lui avait bien semblé reconnaître, de loin, la diva des salariés qui avait inspiré son jeu de fléchettes. Il l'interpella depuis la fenêtre : « Mademoiselle, mademoiselle, j'ai quelque chose à vous montrer ». Eva Kanss en avait tellement vu, qu'elle n'imagina pas une seconde que cet homme en camionnette pu être un pervers. Elle eut raison de lui faire confiance. Car quand Vanteur déballa son paquet devant elle et qu'elle vit son visage empaqueté avec des lots de fléchettes, elle fut flattée. Ce n'était pas très gentil de l'avoir choisie comme cible mais elle adorait l'idée d'avoir inspiré un homme. Elle su immédiatement que cet homme était celui de sa vie. Alors, elle accepta de monter dans sa camionnette. « Pas la peine d'aller devant la tour de La Société, elle est en cendres. En revanche, vous pouvez m'inviter à dîner. Et peut-être qu'en me voyant en vrai vous aurez d'autres idées de jeux. » Alain Vanteur était heureux : Eva Kanss était belle. Il avait enfin trouvé sa muse, celle qui allait lui donner le courage de sauver « La farce caché du monde », sa petite entreprise.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy et ses amis prirent le temps de regarder La Société s'effondrer, partir en fumée, disparaître. Une fois la tour envolée dans le ciel noir, ils se séparèrent. Les placardisés repartirent vers leurs gares. Cindy, Hector et Henry hélèrent un taxi. Ils avaient maintenant les moyens de se payer une voiture pour circuler sans être écrabouillés par la foule des travailleurs.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« A l'aéroport », fit Cindy au chauffeur. Elle était agréablement prise en sandwich par ses deux chevaliers servants. Elle était bien.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ils s'endormirent du sommeil des justes et se réveillèrent devant l'énorme paquebot qu'était l'aéroport. Ils descendirent et filèrent vers les panneaux affichant les destinations des vols au départ. Ils avaient l'embarras du choix. </span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« On opte pour un paradis fiscal ? », firent Hector et Henry en choeur.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« On opte pour un paradis tout court », fit Cindy en tâtant dans sa poche les liasses de billets et le sexe maintenant desséché qu'elle garderait éternellement en souvenir de cette journée de libération. Une Cindy Manche qui pensait bien passer tous les prochains jours de sa vie au soleil. Espérant par dessus tout que ce serait, enfin, à tout jamais dimanche. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">FIN</span></b></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">THE END</span></b></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><o:p></o:p></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-23593454860175067892010-01-18T07:04:00.003+01:002010-01-18T07:10:29.794+01:00Cindy Manche au soleil - Chapitre 17 : En chute libre<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); line-height: 20px; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">S</span></i><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">i</span></i></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></i></span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/S1P7Ntxw8AI/AAAAAAAAADM/RNmfo6uFrLc/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/S1P7Ntxw8AI/AAAAAAAAADM/RNmfo6uFrLc/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5427958188956774402" /></a><br /><!--StartFragment--> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Il est des rituels immuables. Les jours d'hiver, vers 17 h, les employés regardent leur montre. Certains sont soulagés de voir la journée toucher à sa fin. D'autres se disent qu'ils ne boucleront jamais assez vite leurs dossiers pour prendre le train de 18 h 48 ou passer à la boucherie acheter deux steaks... Mais ce jour-là n'avait rien d'un jour normal. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Dans la pénombre de son conduit à pneumatique, le conseiller de l'ombre Philippe Odevain, priait pour la première fois de sa vie. Les mains jointes, il suppliait Dieu de le laisser sortir de ce tunnel. Il avait encore tant de choses à faire. Et il le jurait, à partir de ce jour, finies les magouilles. D'ailleurs dans son bureau secret de l'étage 6 et demi, celui des placardisés, qu'il avait investi pour être sûr de ne jamais être dérangé, de passer inaperçu et d'être à l'abri de tous les esprits curieux - car il n'y a rien de plus malin que de se cacher au milieu des paumés et des ratés -, il avait une très très belle somme en liquide qui lui permettrait de refaire sa vie. Une vie droite. Certes, cet argent venait de diverses sources pas très nettes à qui il avait rendu des services un peu douteux mais, il lui servirait à emprunter le chemin de l'honnêteté. Il le jurait devant Dieu, le ciel et tout le tintoin. Oui, s'il sortait vivant de ce tuyau de malheur, il deviendrait exemplaire.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Hervé Yograin songeait qu'il n'assisterait pas aux obsèques du Président, que s'en était fini de sa carrière. Qu'il pouvait tirer un trait sur une promotion. Coincé dans un couloir cul-de-sac de l'étage 6 et demi, il mettait silencieusement une stratégie au point. Il avait deux options : ressortir tous les vieux dossiers qu'il gardait précieusement et faire chanter la direction pour obtenir un poste de premier rang ou les utiliser pour négocier d'énormes indemnités et filer dans sa maison de campagne se consacrer à sa seule et unique passion pour le reste de sa vie, la pêche...</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy Manche, elle, dans le jour qui s'éteignait, était plongée dans le contenu du BlackBerry de feu Bernard Cèlement. Elle faisait défiler des messages tous plus terribles les uns que les autres : réduire de trois degrés sans en avoir l'air la température des radiateurs afin d'économiser 10 % sur la facture énergétique. Omettre de régler le fournisseur Lambda fragilisé par la crise afin de provoquer sa faillite et tirer un trait définitif sur sa facture. Acheter de l'huile de friture frelatée à une entreprise chinoise afin d'alléger les coûts de la cantine. Provoquer la disparition accidentelle de deux salariés aux revenus trop élevés et surtout obtenir par tous les moyens, y compris la force, la cession sans droit de la méthode de management révolutionnaire, la méditation transcendantale interurbaine de Cindy Manche. La liste d'échanges et de notes était très longue. Tous plus cyniques les uns que les autres. Voire totalement criminels.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Elle embrassa à nouveau Hector Boayeau son héros, lui qui avait eu la présence d'esprit de s'emparer du téléphone sur le cadavre. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Elle fit face à la foule des déplacardisés qui n'attendaient qu'un signe d'elle pour aller affronter la hiérarchie, demander réparation, reprendre leur place dans La Société. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Mes amis, dit elle. Ne nous précipitons pas. Il nous reste une bonne heure pour mettre au point la meilleure stratégie qui soit, celle qui nous permettrait de nous débarrasser des pourris qui dirigent cette entreprise, de remettre la valeur travail au centre du fonctionnement de cette structure et de redonner de l'humanité à La Société. Je propose que vous vous asseyez, ici, dans ce couloir, et que vous réfléchissiez à vos envies. Je veux que vous preniez le temps de la réflexion. Après tout, nous ne sommes pas plus bêtes qu'un Bernard Cèlement. Si cet individu douteux a su diriger une entreprise, nous pouvons avoir, nous aussi, des idées pour avancer. Mais, des idées positives et généreuses. De mon côté, je vais m'isoler dans l'un de ces bureaux avec mes conseillers pour prendre un peu de recul. Je vous rejoins dans 45 minutes afin que nous prenions collectivement des décisions. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy Manche, suivie d'Hector et Henry, s'éloigna alors lentement dans le couloir. Ils découvrirent une porte encore fermée. Cindy espéra qu'ils n'avaient pas dans leur mouvement de libération oublier un pauvre diable.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">La porte était verrouillée et il fallut qu'Hector, encore gêné par son bras douloureux mais qui avait une envie folle d'épater Cindy, la défonce. Il eut du mal. Elle résistait. Henry s'y mit aussi, fier de pouvoir à son tour, montrer qu'il n'était pas une lavette malgré son histoire professionnelle et qu'il avait même des ressources dans les biceps. A deux et au bout de 5 bonnes minutes, ils vinrent à bout de la porte. Et ce qu'ils trouvèrent derrière n'avait rien à voir avec le bureau poussiéreux d'un individu mis au placard.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Au réfectoire, ça chauffait. Les salariés avaient subi un choc énorme quand Eva Kanss avait pris la parole pour annoncer qu'elle avait découvert un pénis dans sa gamelle... Il y avait eu des hurlements de terreurs, des vomissements de dégoûts mais aussi des prises de décisions rapides et violentes. Une bande de comptables avait ainsi filé dans les cuisines et s'était emparé d'une série de couteaux de boucher bien aiguisés. Les comptables avaient ensuite repéré les membres du Conseil d'administration, avaient fendu la foule, en silence, à la manière de Sioux. Puis chacun avait attrapé par derrière un soit disant vieux sage et lui avait posé en travers de la gorge son arme.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Arg !», firent en choeur les membres du conseil.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Vos gueules », répondirent d'une seule voix les comptables.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Les salariés, témoins de la scène, crièrent : « Finissez-en, tranchez leur la gorge. Ils sont sans doute derrière cette histoire de sexe tranché. Vengeance, vengeance ! »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Lucie Ferre se sentait très mal. La foule, le bruit, les remords... Ces hommes allaient être massacrés pour un crime qu'ils n'avaient pas commis. Il fallait qu'elle dise la vérité. Elle allait prendre la parole quand elle vit Adam Longh, maintenant une grosse grille sur son oreille, essayer de fuir par une porte, au fond du réfectoire. Cette attitude lamentable, celle d'un homme qui lâche son Conseil d'administration, qui ne pense qu'à sauver sa peau, lui fit prendre conscience, qu'au fond, ce n'était pas plus mal, si ces vieillards payaient, en quelque sorte, pour elle. Ils avaient eu la belle vie, roulaient sans aucun doute sur l'or et n'avaient jamais songé qu'à leur peau. Et puis, pour une fois, elle allait aussi faire entendre sa voix, et pourquoi pas passer pour une héroïne. Elle se lança dans un formidable sprint, poussant avec délicatesse ceux qui se trouvaient sur son chemin, et se jeta sur Adam Longh qui était déjà hors du réfectoire. Sa chute fit un grand « bling ». Entraîné par le corps de Lucie Ferre qui s'écrasa sur lui et emporté sur le côté par la grille toujours fixée à son oreille, il tomba sur la tempe et perdit connaissance. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Il allait s'échapper », fit Lucie Ferre en se redressant, un peu penaude car elle n'était pas habituée à ce que tous les regards soient posés sur elle. Puis, elle reprit : « Je pense, que lui aussi, encore plus que les autres, doit payer... »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Bravo, bravo ! », chanta la foule en délire, son enthousiasme boostée par ces événements dignes d'une excellente série télévisée.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Amélie Berthé ne savait pas trop quoi penser de tout cela. Elle se dit que ce chaos était peut-être l'occasion de partir plus tôt. Elle économiserait ainsi une bonne heure de babysitting. Elle se dirigea l'air de rien vers les toilettes de la cantine. Une fois à l'intérieur, et tout simplement, elle ouvrit une petite fenêtre en hauteur. Elle se glissa dehors. Contrairement à ses collègues et parce qu'un jour, on lui avait volé son portefeuille alors qu'elle avait quitté sa place dans l'openspace pour aller à la machine à café, elle avait pris soin de prendre son sac à main et cela malgré les pressions des agents de sécurité qui les avaient fait évacuer sans autre forme de procès. Elle était maintenant dehors. L'air était vif et le ciel rosé. C'était charmant. Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas volé une heure à son employeur. Des années, sans doute. Tout en marchant, elle se remémora cette époque, ou jeune stagiaire à La Firme, elle prétextait des maux de tête récurrents pour quitter les lieux plus tôt. C'était une période de légèreté où elle n'avait pas encore conscience du poids de l'existence de l'adulte. En passant le tourniquet de la gare, elle se sentit rajeunir de plus de dix ans et se dit que demain, elle téléphonerait à la DRH pour dire qu'elle était malade. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy, Hector et Henry n'en croyaient pas leurs yeux. Ils étaient dans un luxueux bureau aux meubles en wengé et fauteuils de direction en cuir couleur havane. Tout respirait le calme et le pognon. Ils refermèrent la porte derrière eux. Histoire de pouvoir fouiller l'endroit sans être dérangés. Il y avait un petit bar abritant de gros verres en cristal et de très belles bouteilles de whisky.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Je crois que c'est l'heure de l'apéro », fit Hector Boayeau en s'approchant des flacons pleins de liquide ambré.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« J'en veux bien un », fit Cindy fascinée par ce lieu mystérieux.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Moi aussi », ajouta Henry qui prenait décidément de l'assurance.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Les trois compères s'installèrent, verres à la main, sur le confortable canapé disposé dans un coin du bureau.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Waou, n'est-ce pas? », constata Cindy. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Tout à fait, Waou », répondirent les garçons en sirotant leur whisky.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Mais ça n'était pas tout ça. C'était la révolution à l'étage 6 et demi et ils ne pouvaient pas, non plus, s'endormir sur leurs lauriers. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy se leva donc laissant ses collègues à leur dégustation et se mit à fouiller soigneusement le lieu. Elle ouvrit les tiroirs. Dans le troisième, elle découvrit un revolver. « Banco ! ». Hector et Henry levèrent les yeux et furent stupéfaits par cette découverte. Vraiment, cet étage 6 te demi réservait d'énormes surprises. Cindy enfouit le revolver dans sa culotte et continua ses recherches. Elle éplucha quelques dossiers assez incompréhensibles. Elle devina qu'ils étaient codés. Elle fit un tas de papiers qu'elle considéra important puis étudia un tableau accroché sur le mur droit du bureau et qu'elle trouvait affreux. Dans ce cadre si raffiné, elle ne comprenait pas que l'on expose une telle croûte. Mais, il était vrai aussi qu'elle n'y connaissait pas grand chose à l'art. Par curiosité, elle passa le bout de ses doigts sur la toile. Elle se demandait qu'elle sensation provoquait la peinture sèche sur la peau. Elle tâta l'oeuvre, comme ça, juste pour voir et.... brutalement, le tableau coulissa et elle découvrit un petit coffre fort.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Mince alors ! »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Hervé Yograin au bout de son cul de sac, entendait un ronronnement. Il imaginait une foule de salariés en colère qui allait se venger de ses aigreurs sur lui. Mais, il était perdu, il devait se l'avouer: il ne savait plus comment faire pour se sortir de l'étage 6 et demi. Il fallait absolument qu'il rejoigne discrètement son bureau pour récupérer ses dossiers et prendre des décisions en matière de négociations et de chantage. Il finit par se décider à bouger. Tout était mieux que de rester coincé au bout du couloir. Il courba le dos et avança le plus silencieusement possible. Et c'est alors qu'il le vit : le trou. Un orifice suffisamment grand pour le laisser passer. Il ne risquait pas grand chose. Ce trou devait donner sur un tuyau d'aération quelconque. Il allait entrer là-dedans et avancer dans les conduits jusqu'à une bouche d'évacuation. Il était sauvé.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Il fit d'abord passer ses jambes puis glissa tout le reste de son corps. Il fut alors entraîné dans une chute qui ne semblait pas vouloir finir. C'était un immense toboggan et en le descendant à vive allure, il se revit, petit enfant, au square de son quartier. Au milieu du bac à sable, il y avait une grande structure en métal, un toboggan qui lui semblait gigantesque. Il adorait l'emprunter : son coeur virevoltait et tressautait et son ventre était tout retourné. Il se souvint combien ces sensations étaient délicieuses. Il dégringola avec joie jusqu'à son atterrissage.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Un atterrissage douloureux qui effaça en un instant toutes ses visions joyeuses. Un atterrissage qui provoqua un hurlement de douleur. Hervé Yograin venait de se poser violemment sur la tête de Philippe Odevain. Et ce dernier, sous le choc, avait perdu connaissance. Hervé Yograin passa ses mains sous son postérieur et sentit une chevelure touffue. A tâtons, noyé dans le noir complet, il allongea ses bras pour toucher le visage qui se trouvait sous les cheveux. Des traits anguleux, une petite barbe rêche, un nez un peu large. Il en était sûr, il venait d'assommer, peut-être même de tuer Philippe Odevain. Il essaya de vérifier l'état du conseiller obscur en malaxant son cou. Mais il ne sentait aucune palpitation. Soudain, il prit conscience que ces ténèbres étaient peut-être définitives. Et que son ultime moment de bonheur aurait été le souvenir d'une grande dégringolade sur un toboggan.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Il y a un coffre caché dans le mur ». Cindy bougeait dans tous les sens le gros bouton qui était sensé ouvrir le coffre. « Il doit y avoir un code ». Hector et Henry s'approchèrent. Il ne serait pas évident de forcer ce truc. C'était un coffre à l'ancienne, en bon métal blindé. Cindy se frotta le visage. Il fallait qu'ils ouvrent ce truc. C'était certain, derrière se trouvait leur avenir, leur liberté, en tout cas, quelque chose qui allait changer le cours de leur existence. Elle essaya encore et encore de débloquer la porte à l'aide du gros bouton central. Elle avait eu la chance, en tâtant innocemment le tableau, de déclencher le mécanisme secret faisant coulisser la toile. Elle croyait en sa chance. Cette journée était la preuve qu'elle pouvait tout : elle avait échappé à la mort, délivré de pauvres placardisés et déclenché un putch. Oui, il n'y avait aucune raison que ce coffre ne s'ouvre pas pour elle. C'est alors qu'elle eut une idée géniale : elle sortit de sa culotte le beau révolver brillant. D'une seule balle, elle allait bousiller le coffre et découvrir ce qu'il cachait.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Nasser Virlasoupeux était maintenant totalement terrorisé. Il avait beau envoyer des SOS via son talky walky, plus personne ne répondait. Il voyait de très loin Adam Longh couché sur le sol, sans doute inanimé, la tête ensanglanté sur sa grille. Il aurait voulu aller le secourir mais il sentit que ce n'était pas le moment. Alors, il se mit à crier avec les autres « Vengance, vengeance ! » Si fort que très vite, il sentit sa gorge rendre l'âme. Il avait toujours eu les cordes vocales sensibles. Malgré des visites répétées chez l'ORL, personne n'avait jamais su expliquer cette faiblesse. Il prenait soin de toujours parler bas pour ménager son organe. Mais là pour sauver sa peau, il cala l'intensité de sa voix sur celle de la foule. Il hurla jusqu'à ne plus pouvoir sortir aucun son.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Dommage, car quand il vit les flammes de l'une des bougies mettre le feu à une nappe en papier oubliée sur une table, il ne put prévenir personne.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-family:Times, serif;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Philippe Odevain est-il vraiment mort écrasé par Hervé Yograin ?</span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Que contient le mystérieux coffre ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Les déplacardisés vont-il prendre le pouvoir ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy va-t-elle réussir à utiliser le revolver sans se blesser ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Le feu va-t-il ravager le réfectoire ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"> Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman-feuilleton du lundi. </span></b></span></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-18620189101361943002010-01-11T07:03:00.005+01:002010-01-11T07:13:51.424+01:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 16 : La foire au réfectoire<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); line-height: 20px; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><i>S</i></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><i>i</i></span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"><i> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</i></span></span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/S0rAiZpzS5I/AAAAAAAAACE/5xeVWGhAy10/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/S0rAiZpzS5I/AAAAAAAAACE/5xeVWGhAy10/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5425360398355483538" /></a><br /><!--StartFragment--> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Les vieux sages du Conseil d'administration, toujours perchés dans leur salle de réunion au 13e étage, regardèrent leur montre d'un seul geste. Ils poussèrent en choeur un cri d'horreur : « Nous sommes en retard pour la cérémonie funéraire ». Alors d'un bond, encore gaillards, les vieillards se levèrent et avancèrent en cortège vers la porte. Dans le couloir, d'un pas élégamment chorégraphié, ils marchèrent vers les ascenseurs. Ce fut le plus ridé qui appuya sur le bouton. Tandis qu'ils attendaient, ils entendirent des cris étouffés venant du bureau présidentiel. Ils tendirent leurs oreilles fatiguées. Et ils en déduisirent qu'il y avait bien un problème derrière cette porte. Aucun doute là-dessus : ces gémissements traduisaient bien la douleur. Leurs coeurs qui en avaient pourtant vu d'autres se mirent à battre à toute vitesse.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Ah non ! Dit l'un deux, on ne va pas perdre un deuxième président », résumant ainsi la pensée de tous ses acolytes. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Le Conseil d'administration au grand complet se dirigea donc vers le bureau présidentiel malgré l'ascenseur qui venait d'ouvrir ses portes à l'étage.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ils frappèrent mais n'eurent comme réponse qu'un crissement de métal étrange.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Alors, ils ouvrirent la porte.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Dans la pénombre du réfectoire, alors que la foule avait pris le dessus sur le service de sécurité, Lucie Ferre sentit qu'elle allait perdre pied. Cette journée n'en finissait pas. Elle était arrivée très tôt pour boucler des dossiers en retard, espérant aussi secrètement croiser Armand Bitieux et se laisser convaincre de descendre au deuxième sous-sol. Une façon de se donner du coeur à l'ouvrage. Et, elle avait bel et bien croisé Bitieux dans le couloir. Mais au lieu de son clin d'oeil habituel, il lui avait réservé une moue dégoûtée et il avait continué son chemin vers la photocopieuse. Elle avait compris alors que leur histoire était finie. C'était sa façon à lui de mettre un point final à leur aventure. Elle aurait dû s'y attendre mais elle avait voulu croire que quelque chose de spécial les liait. Ce qu'elle avait pu être naïve ! Elle sentit la haine monter. Exactement la même que celle qui bouillonnait en elle le jour où elle avait décidé que son mari n'avait plus sa place dans sa maison. Elle décida donc que Bitieux ne s'en sortirait pas aussi facilement.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Henry Nutile après avoir compté un bon nombre de pellicules se sentait zen. Et surtout, pour la première fois depuis longtemps, il su qu'il était aussi nécessaire.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Je crois que je ne suis pas seul à cet étage », souffla-t-il à Cindy et Hector émus aux larmes par cette renaissance. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« A l'attaque, hurla Cindy ». Il était temps de libérer les prisonniers des placards de l'étage 6 et demi. Elle partit en courant à l'assaut de toutes les portes suivie par les deux hommes qui, désormais, lui étaient inconditionnellement attachés. En la suivant, tous deux constatèrent qu'en plus de son postérieur, elle avait un charisme épatant. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Elle libéra une bonne trentaine de pauvres diables pâlichons et sentant le renfermé. Tous plissaient des yeux en tentant de se cacher derrière leurs vieux bureaux usés.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Non, non, laissez-nous tranquilles », murmuraient-ils terrifiés. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Derrière Cindy, Hector et Henry, poussaient les placardisés dans le couloir et tentaient malgré leurs craintes de les regrouper. Ils essayaient d'être rassurants mais rien ne semblait y faire. Certains sanglotaient. D'autres demeuraient mutiques mais tous rechignaient à sortir de leur placard, effrayés à l'idée de ce qui les attendait. Allait-on les virer une bonne fois pour toute ? Avaient-ils commis une erreur lors de leur mission d'invisibilité ? Devaient-ils déménager pour un endroit encore plus reculé, une cave peut-être ? Leurs frayeurs et leurs questionnements étaient tels qu'ils étaient incapables de voir l'aspect positif de cette libération. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Dans son conduit de pneumatiques bouché, Philippe Odevain commença à manquer d'air. Etait-ce l'effet du stress ou l'air se raréfiait-il vraiment ? Pour la première fois dans sa vie Odevain se sentit en danger. Il essaya une fois encore de grimper le long du grand toboggan mais il glissa à nouveau et s'écrasa contre l'issue bétonnée. Il hurla. Encore et encore. Mais sa voix de baryton ne semblait pas sortir du tuyau. Elle, comme lui, étaient coincés là.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Adam Long, lui aussi, poussa un hurlement quand il vit le Conseil d'administration au grand complet franchir le seuil de son bureau. Les vieux sages restèrent bouche bée devant la scène : leur nouveau Président était à quatre pattes devant une bouche d'aération, l'oreille incrustée dans la grille.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Nous ne poserons aucune question, déclara sentencieusement le plus vieux des vieux. Ceci dit, je tiens à dire avant de vous venir en aide que nous avons aujourd'hui la preuve que le cigare ne ment pas. Vous vous êtes raclé la gorge lors de la cérémonie d'intronisation mais nous n'avons pas voulu accorder d'importance à ce signe. Et pourtant, il signifiait que vous n'étiez pas à la hauteur de votre fonction. Nous étions dans l'urgence, ce qui n'est jamais bon, et nous avons maintenant la preuve que vous n'aviez pas la carrure pour régner. Si vous vous voyiez, vous auriez la nausée. »</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Sur ces mots, le Conseil agit en silence. L'un de ses membres sortit de sa poche une mini-trousse contenant par miracle un tourne vis. Il s'approcha de Longh, s'agenouilla et se mit à dévisser les vis retenant la grille sur le mur. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Une fois qu'Hector et Henry eurent réussi à convaincre la trentaine d'individus déplacardisée de se regrouper dans le couloir, Cindy prit la parole. Elle savait d'instinct qu'il fallait user de douceur avec ces pauvres gens qui avaient déjà subi trop d'affronts.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Ne craignez rien, fit-elle. Et ses mots sonnèrent comme une caresse apaisante. Nous ne vous voulons pas de mal. Au contraire, nous venons de découvrir votre existence et ce que vous avez enduré pour certains depuis des années. Avant de prendre toute décision : retourner dans vos placards et continuer à accepter votre triste existence ou décider de sortir de l'ombre et de demander réparation à la direction, je vous propose un petit exercice. Vous avez tous vécu dans des environnements très secs, vos cuirs chevelus ont été agressés par la climatisation et l'absence d'aération naturelle, vous souffrez donc tous de dessèchement du cuir. Et vous allez voir que ce petit bobo peut devenir un atout. Regardez les épaules de votre voisin. Soyez en confiance, vous allez très vite ressentir les bienfaits de cette technique. Regardez ses épaules, vous voyez les pellicules ? Sans vous presser, comptez les. Que chacun offre ses épaules à son voisin, faites une chaîne de numération, laissez-vous aller à la méditation transcendentale interurbaine...</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Tandis que l'un des membres du Conseil d'administration dévissait avec soin la grille, Adam Longh malgré l'humiliation continuait à tendre l'oreille. Il cernait de mieux en mieux les propos qui montaient vers lui. Il y était question de méditation. Ca y est, il comprenait tout : quelque part, dans l'un des étages vides, la sale petite assistante mettait en place sa stratégie de management révolutionnaire. Elle était sans doute en train de monter ses propres troupes. Peut-être comptait-elle prendre le pouvoir. Alors, malgré sa position très gênante, il tenta de convaincre le Conseil qu'il venait de découvrir qu'un complot était en train de se monter sans doute pour mettre à mal l'ordre établi de La Société.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Mais le Conseil en avait assez de ces sornettes. Il songeait surtout à l'heure qui tournait et au fait que le corps de Bernard Cèlement poireautait depuis un sacré bout de temps au réfectoire.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Sur un ton péremptoire, un autre des membres déclara donc : « Le complot attendra bien. En revanche, feu le Président Cèlement est en train de se décomposer à la cantine. C'est que La Société, même si elle compte bon nombre d'experts dans de nombreux domaines, n'a pas encore embauché d'embaumeurs, c'est donc avec les moyens du bord que le corps a été arrangé et il ne faut plus traîner. Sinon sa famille risque de récupérer un paquet d'asticots et plus une dépouille de Président. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">On entendit alors un « ouf » de satisfaction. Le membre bricoleur avait enfin détaché la grille du mur. Mais si elle n'était plus fixée à la paroi, elle l'était toujours à l'oreille de Longh qui la retenait d'une main.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Je fais quoi maintenant ? », demanda Longh penaud.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Rien de plus, répondit le Conseil en choeur. Vous nous suivez à la cantine et vous ne faites plus de vagues. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> Le cortège rejoignit donc le couloir, appela l'ascenseur qui les conduisit au réfectoire.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Dans son usine, Alain Vanteur venait de valider un prototype de jeux de fléchettes à l'effigie d'Eva Kanss et il allait passer commande à son fabricant chinois pour un lot d'un millier de pièces. Il savait qu'il tenait là de quoi sauver la « Farce cachée du monde », sa petite entreprise de farces et attrapes.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">La numération fit assez rapidement son effet. Cindy sentit les ondes positives se répandre dans la foule des salariés oubliés. Elle était très fière d'elle. Certes cette journée avait été fort mouvementée mais elle avait tout de même permis de mettre à plusieurs reprises ses théories en pratique. Et, toujours avec des résultats positifs.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Peu à peu les déplacardisés relevèrent les yeux et se sourirent. Ils revivaient. Et quand chacun eut fini de compter, ils se tournèrent tous vers Cindy et l'applaudirent.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Etes-vous prêts à vous battre pour vos droits ? », les exhorta Cindy.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Oui », répondirent-ils d'une seule voix.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Il est donc temps de prendre le pouvoir. Aujourd'hui, vous l'ignorez sans doute, de nombreux événements dramatiques ont eu lieu dans La Société. Des événements qui mettent en lumière des pratiques très douteuses liées à l'argent et à des ambitions personnelles. Vous avez été emprisonnés au nom des bénéfices. Cet homme a été écarté de la vie professionnelle et de la vie tout court sous prétexte de restriction budgétaire. J'ai moi-même été menacée de mort par un Président qui souhaitait me voler mon invention et ainsi économiser sur les investissements. Il faut maintenant que la vérité sur ce management de la terreur explose au grand jour », scandait Cindy. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Mais c'est leur parole contre la vôtre, déclara un petit monsieur dégarni. Vous n'avez pas de preuve concrète, uniquement vos mots, vos souvenirs, votre histoire. Et ils auront une fois de plus le dessus... »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cela cloua le bec à Cindy qui, il est vrai, commençait à prendre un peu trop confiance en elle.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hector Boayeau sentit monter la déception le long de son oesophage. Pour ne pas laisser voir qu'il était déstabilisé, il mit ses mains dans ses poches. Et, c'est là qu'il sentit le petit appareil, le BlackBerry qu'il avait subtilisé sur le cadavre aplati du Président.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Il s'approcha, très fier de Cindy et lui susurra à l'oreille : « Je pense que j'ai des preuves ».</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Il exhiba devant son nez le téléphone ultra-perfectionné : « Il appartient à Bernard Cèlement. Je l'ai pris dans sa poche alors qu'il venait d'atterrir en bas de la tour. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy embrassa Hector sur la bouche. Un long baiser qui fit glousser l'assemblée. Puis, elle fit dérouler la liste des messages enregistrés dans la machine.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« N'ayons plus de crainte. J'ai entre les mains, grâce à Hector de quoi faire dégringoler plusieurs têtes mais aussi les cours de la bourse... »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> Quand le Conseil débarqua au réfectoire, c'était la révolution. Dans la pénombre les salariés scandaient des cris de révolte.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Libérez-nous ! »,</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Cèlement au cimetière pas à la cantine. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Faites la bouffe pas la morgue ».</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Bref c'était la foire au réfectoire. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Au milieu du chaos, Eva Kanss resplendissait. Il y avait enfin de l'action dans cette fichue Société. Il faut dire que la journée avait démarré sur les chapeaux de roues avec ce pénis dans sa salade de graines germées. Mais dans quel état était-il après une journée ? Et surtout à qui appartenait-il ? Elle n'avait pas de réponse. Elle songea que l'heure était peut-être venue de poser la question haut et fort.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Profitant d’un éphémère silence, elle hurla à travers la salle ; « Et en plus, dans cette boîte, il n'y a pas que les têtes qui tombent, il y a aussi les pénis. J'en ai trouvé un dans ma bento box ce matin. Quelqu'un peut peut-être m'aider à découvrir à qui il appartient ? »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">A ces mots, la foule hoqueta de dégoût et de rage. Seule Lucie Ferre rougit. Mais personne ne s'en rendit compte à cause de l'obscurité.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Le Conseil d'administration n'en revenait pas. En à peine une journée, une Société parfaitement gérée où régnaient l'ordre et le silence était en train de se transformer en grand n'importe quoi. Les membres regardèrent interrogateur Adam Longh. Mais celui-ci était perdu dans ses pensées. Comment en était-on arrivé là ? La journée avait pourtant bien commencé avec l'assassinat discret et parfait de Bernard Cèlement puis, il y avait eu le message d'alerte concernant l'assistante fouineuse. Et c'était peut-être à partir de là que tout avait déraillé. Il n'avait pas eu le temps de s'occuper de ce dossier pour cause de rapide convocation au 13e étage. Et c'était sans doute une erreur. Il n'avait jamais laissé traîner les affaires et c'était en partie ce qui expliquait son ascension. « Rapidité-efficacité », telle avait toujours été sa devise. Il n'en avait pas tenu compte, grisé par le succès. Et maintenant, il se trouvait dans un réfectoire obscur, entourée de salariés prêts à tout, un Conseil d'administration déçu sur le dos et surtout, une grille d'aération accrochée à l'oreille.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Hervé Yograin n'avait pas réussi à quitter l'étage 6 et demi. La porte ne s'ouvrait plus. Bloquée ou trop vieille, gonflée par l'humidité. Il entendait Cindy suivie de la foule des déplacardisés marcher vers lui. Il n'y avait pas d'autres issues à proximité. Il était coincé. </span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Dans quel état est le pénis sectionné dans la poche de Cindy Manche ?</span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Philippe Odevain est-il mort dans le conduit bouché ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Adam Longh va-t-il enfin se débarrasser de la grille accrochée à son oreille ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Quels sont les mystérieux messages contenus dans le BlackBerry de feu Bernard Cèlement ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Hervé Yograin va-t-il arriver à se cacher avant l'arrivée de Cindy et des déplacardisés ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman Feuilleton du lundi.</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b> </b></span></span><o:p></o:p></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-404551774566769562010-01-04T06:53:00.004+01:002010-01-04T06:58:28.344+01:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 15 : Evolutions et révolution<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); line-height: 20px; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">S</span></i><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">i</span></i></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><i><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></i></span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/S0GDSI9V0bI/AAAAAAAAAB8/fv6BwgEqmGA/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" style="text-decoration: none;"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/S0GDSI9V0bI/AAAAAAAAAB8/fv6BwgEqmGA/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5422759773996437938" /></a><p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Adam Longh tentait de comprendre ce que disaient les voix à travers le conduit d'aération. Il appuya si fort sur la grille que le quadrillage métallique s'imprima sur son oreille. Malgré tous ses efforts, il n'entendait qu'un vague brouhaha. Des hurlements d'homme et une voix de femme qui lui disaient quelque chose. Il n'arrivait cependant pas à se concentrer car son BlackBerry sonnait sans cesse. Il jeta un coup d'oeil sur l'écran et vit que le numéro de Nasser Virlasoupeux s'affichait au moins une dizaine de fois. Les funérailles devaient débuter. Il n'arrivait pourtant pas à se décider à partir. Il y avait des gens inconnus dans les étages alors que l'ensemble des employés était censé être rassemblé dans le réfectoire. Son règne débutait mal. Il n'avait que des soucis. Il aurait dû ressentir un immense bonheur mais il avait un mauvais pressentiment. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ira ? Ira pas ? Philippe Odevain scrutait le fond du tuyau pneumatique. Il n'arrivait pas vraiment à se décider. Il y avait là un moyen efficace de fuir l'étage 6 et demi et ces maudits sectionneurs de sexes. Mais en même temps, il n'était pas sûr que sa chute soit tout à fait sécurisée. Il décida de faire un petit test très simple : balancer dans le trou un objet et écouter le bruit de sa dégringolade puis de son atterrissage. Il jaugerait ainsi la dangerosité de la chute. Il fouilla ses poches mais ne trouva rien de jetable. Encore irrités par le gaz lacrymogène ses yeux lui jouaient des tours : flous artistiques, ombres et lumières, il avait du mal à cerner son environnement. A tâtons, il chercha une chose à bazarder mais rien ! Tant pis, il n'y avait plus de temps à perdre, il décida qu'il sauterait les yeux fermés.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Nasser Virlasoupeux trépignait. Entre la rébellion naissante et l'absence d'officiels, il ne savait plus quoi faire. Il décida de donner l'ordre d'éteindre les lumières et d'allumer les bougies disposées dans le réfectoire et particulièrement autour du corps présidentiel de Bernard Cèlement.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Il hurla dans son porte-voix : « Pour couper court à toutes les réflexions, je vais vous proposer maintenant un pré-recueillement dans la pénombre. Nous allons éteindre les néons, allumer les cierges et chacun pourra plonger en lui-même et réfléchir à ses erreurs. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Manquait plus qu'ça ! », ne put s'empêcher de marmonner Eva Kanss. Et, de nouveau, l'effet de l'écho amena ses paroles dans l'oreille gauche de Virlasoupeux.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">S'en était trop ! Qui était l'individu femelle qui se permettait de critiquer son organisation.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Venez, venez me dire ça en face », cria-t-il à s'en arracher la glotte.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Eva Kanss se pinça les lèvres. Au fond, elle ne voulait pas se révolter mais son tempérament argentin, chaud bouillant, reprenait toujours le dessus quand elle avait le sentiment de perdre son temps. C'était sorti tout seul. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Amélie Berthé la fixait avec angoisse. Elle ne voulait pas d'ennuis. Elle voulait juste que ce truc de cérémonie funéraire s'achève vite pour rentrer chez elle à l'heure et relever la babysitter. C'était un stress permanent ces histoires de nounous. Il fallait toujours courir pour être à temps à la maison et permettre à la babysitter de partir vaquer à d'autres occupations bien plus importantes que la garde de ses enfants. A l'idée de ne pas pouvoir prendre son train de 18 h 14, elle eut des sueurs froides. Ces sueurs provoquèrent d'étranges réactions en chaîne. D'abord les gouttes qui coulaient sur son front glissèrent le long de son nez. D'un coup de main, elle les repoussa mais certains résidus entrèrent dans ses narines. La sensation salée que provoquèrent ces micros gouttes la fit éternuer. Cela provoqua l'explosion de ces résidus dont certains microscopiques restes remontèrent vers la boîte crânienne et allèrent titiller un petit bout de cerveau. Cette afflux d'humidité dans sa tête modifia dans une moindre mesure les commandes comportementales. Et, au lieu, de baisser les yeux et d'attendre que ça passe, comme souvent elle le faisait, Amélie Berthé, se dit que s'en était trop, qu'elle en avait assez de courir après le temps, d'obéir aux ordres de chefs de services égoïstes et d'enrichir d'invisibles actionnaires. Elle avait mal aux jambes. Elle voulait s'asseoir. Et, elle n'avait pas envie de se fatiguer pour un Président mort, qu'elle n'avait croisé qu'en photo dans une lettre interne.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« C'est vrai, il y en a assez. Nous attendons depuis des heures. Nous avons des dizaines de dossiers à boucler en urgence et des impératifs à l'extérieur. » Ces mots étaient sortis de sa bouche sans qu'elle ne les contrôle. Ils avaient roulé de son cerveau trop humide jusque sur sa langue et entre ses lèvres. Et maintenant, c'était dit.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Eva Kanss se sentant soutenue poussa un cri de joie. Il était temps de s'affranchir.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Nasser Virlasoupeux était complètement dépassé. Il avait la tête comme une marmite de potage bouillant.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Sous les assauts de Hervé Yograin, Henry Nutile se mit à pleurer. Il ne savait absolument pas comment réagir. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas pris de décision. Il était incapable d'agir. Fallait-il qu'il dise comment il était arrivé ici malgré les ordres qu'il avait reçus ? Est-ce que cela changerait quelque chose à son quotidien s'il racontait tout ? Que devait-il craindre ? Etait-ce dangereux de parler aujourd'hui après tant d'années de soumission et d'isolement ? Son enfer pouvait-il être plus infernal ? Il scruta Hector Boayeau. Lui n'était pas resté. Lui était à la rue, sans travail, sans maison, sans personne. Mais il était là et il ne semblait avoir peur de rien. Alors que lui, était incapable d'agir. Il ne disait plus rien. A personne. Chaque matin, il empruntait l'escalier de service, cet escalier caché à l'arrière de la tour et qui ne menait à rien d'autres qu'à l'étage 6 et demi. Les portes de chaque étage avaient été murées et les marche s'arrêtaient brutalement au bout de 6 étages et demi. L'entrée n'était pas évidente, il fallait soulever la toile plastifiée qui recouvrait le mur d'apparence aveugle et l'on découvrait une minuscule porte d'un mètre de haut à peine. Il possédait une clé qu'il devait faire tourner dans la serrure minuscule. Avec le temps, la clé grippait toujours un peu plus. Mais il s'efforçait d'ouvrir le plus silencieusement possible. Il devait être invisible. C'était sa nouvelle mission, celle qu'on lui avait confiée lors d'un entretien avec le staff de la DRH dans le cadre d'un dégraissage sauvage.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cet entretien restait gravé dans sa mémoire. La fin d'une époque. Il avait été convoqué par mail et par surprise, un matin d'hiver. Il s'était assis dans une salle de réunion, entouré de gens qu'il ne connaissait pas. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ils lui avaient dit: « Acceptez-vous de démissionner ? » </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Il avait répondu :« Pourquoi ? » </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Parce que votre service va disparaître dans le cadre d'un resserrement des coûts nécessaires à la sauvegarde de nos bénéfices. » </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Je ne veux pas partir. Il faut que vous me licenciez. » </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« C'est impossible. Vous êtes là depuis trop longtemps. Vos indemnités nous conduiraient à la ruine. » </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Je ne vais pas me laisser faire. » </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Vous partirez, vous verrez... »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Sur ces mystérieuses paroles, on lui avait signifié d'un mouvement de doigts qu'il pouvait quitter la pièce.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Quand il regagna son bureau, il constata qu'il n'avait plus ni ordinateur, ni téléphone, ni dossier. Même ses objets personnels avaient disparu. Il n'y avait sur table de travail qu'une grande enveloppe contenant un plan menant à l'étage 6 et demi, une clé et un avenant à son contrat, précisant : « Votre nouvelle mission pour La Société est de devenir invisible. Nous avons mis en place toutes les conditions nécessaires à la réalisation de cette tâche. Ces recherches nous permettrons de développer de nouvelles techniques de management révolutionnaire. C'est pour cela que vous êtes tenu au secret sous peine de sanctions. »</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Depuis ce jour, Henry Nutile avait fait au mieux pour remplir son rôle à la perfection. Il n'avait jamais soufflé mot de sa situation à sa famille. Pour son entourage, sa vie professionnelle était toujours la même avec des difficultés, certes, mais toujours compensées par des moments de convivialité avec des collègues.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Bien sûr, il n'en était rien. Il sentait bien qu'au même étage, d'autres individus avaient été affectés à ce type de poste mais, comme il devait être invisible, il les fuyait comme eux le fuyaient aussi.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Philippe Odevain se glissa comme il put dans le gros tuyau pour pneumatiques. Quand il lâcha le rebord il se sentit partir sans pouvoir contrôler sa dégringolade. Il était sur un grand toboggan. Il s'amusait décidément comme un petit fou. Jusqu'au moment où il entra en collision avec une paroi en béton armé. Il faisait une obscurité terrifiante et il avait bien parcouru une trentaine de mètres sur les fesses. Il tâta le mur à la recherche de la sortie. Mais au bout de quelques minutes d'une infructueuse quête, il dût se l'avouer : il était dans un cul de sac. Le tube à pneumatiques inutilisé avait sans doute été condamné et bouché. Il ne paniqua pas : il lui suffisait de revenir en arrière en grimpant le long de ce grand toboggan. Il se retourna et se mit en marche. Mais à chaque pas, il partait en arrière. Il lui était impossible de remonter la pente.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Alors, il utilisa son arme ultime : sa voix de baryton. Il poussa un hurlement, le plus fort qu'il ait jamais poussé.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Personne ne l'entendit. Malheureusement.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ce tube était, en effet, un morceau d'un réseau depuis longtemps oublié, bétonné, isolé. Derrière la paroi de béton avait poussé d'autres parois. Et les bruits ne passaient plus. Quant aux seuls individus qui auraient pu percevoir son cri une trentaine de mètres plus hauts, ils étaient bien trop concentrés sur un triste moustachu.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Lucie Ferre se sentait très mal, encadrée par ces deux révolutionnaires d'Eva Kanss et Amélie Berthé. Elles lançaient maintenant des tas d'accusations sur cette cérémonie ridicule. Elles voulaient retourner travailler.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Filipo Lisse avait enfin du boulot ! Et cette fois, il savait qu'il pouvait agir sans consulter son supérieur hiérarchique mystérieusement disparu. Il fallait qu'il maîtrise ses insubordonnées. Il allait fendre la foule, accompagné de deux agents. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ils s'élancèrent tous les trois dans la masse des salariés. Mais la virulence d'Eva et Amélie semblait avoir gagné le reste des employés. Femmes et hommes tentaient de freiner leur avancée. Certains les bousculaient, d'autres les repoussaient... Puis, soudain, les néons s'éteignirent. Seules une bonne centaine de bougies réparties autour du corps de Bernard Cèlement éclairaient le réfectoire. Il était désormais impossible d'identifier les salariés. Les molosses de la sécurité avançaient au hasard. A la faveur de la pénombre, la masse prenait ses aises et ne se laissait plus faire. Bientôt, Filipo Lisse et ses agents furent totalement immobilisés. Une espèce de ceinture humaine les empêchait de se mouvoir. On leur enroula même des cravates autour de la bouche. Filipo Lisse songea qu'il allait se faire taper sur les doigts par Hervé Yograin pour cette initiative qui paraissait pourtant tout à fait évidente.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Nasser Virlasoupeux était maintenant définitivement noyé dans son bouillon bouillant. Son porte-voix trop sollicité avait rendu l'âme. Il espérait que Filipo Lisse allait lancer une offensive contre les manifestants. Mais il ne voyait plus rien, les cantiniers ayant appliqué ses ordres en éteignant tous les plafonniers. Nasser prit soudain conscience qu'il était seul face à la meute. Avant de boire la dernière tasse, il envoya un ultime SMS de SOS à Adam Longh.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Adam Longh tentait comme il le pouvait de décoller son oreille incrustée dans le grillage. Ou peut-être était-ce l'inverse. Il l'avait si vivement appuyé sur le quadrillage métallique pour arriver à saisir les propos remontant dans la bouche d'aération que la chair s'était emprisonnée dans les fils. Il ne pouvait pas appeler du secours : un Président fraîchement nommé, à quatre pattes, l'oreille accrochée à une grille, cela n'était pas concevable. Il était bel et bien coincé.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Henry finit par s'écrouler sur la moquette miteuse et mitée secoué de sanglots. En se remémorant ces pauvres dernières années, il avait pris conscience que l'obéissance l'avait desservie. Qu'il était temps de parler. Mais il avait tellement honte de sa faiblesse. Il hoqueta encore un peu. Attendant l'ultime instant pour déballer son affreuse histoire de soumission et d'humiliation.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Mais quand il se lança, il ne s'arrêta plus. Il raconta tout. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">On devait s'y attendre : Hervé Yograin éclata de rire. Un rire diabolique. Il trouvait cette histoire exceptionnelle. C'était sans doute Bernard Cèlement qui avait imaginé cette stratégie pour enterrer les employés indésirables et les pousser à partir sans indemnités. Décidément, cet homme était un génie. Quel dommage qu'il soit mort.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy et Hector, en revanche, furent bouleversés par cette aventure. Quel esprit profondément pervers avait-il pu imaginer pareil stratagème. Cindy n'attendit pas. Elle savait qu'elle pouvait aider Henry Nutile. Elle demanda à Hector de s'approcher. Ils étaient si émus qu'ils en oublièrent Yograin. Ils entourèrent Nutile. Cindy le prit dans ses bras et lui souffla un secret à l'oreille. Puis le moustachu se tourna vers Hector. Son regard se posa sur les épaules du clochard. Et il compta avec un grand sérieux une centaine de pellicules blanches.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Il régnait dans le bureau sordide un grand silence.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hervé Yograin avait fuit. Profitant de la concentration de ses geôliers.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Henry Nutile respirait enfin. Pour la première fois depuis des années, il se sentait libre.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy jubilait. Elle avait une preuve vivante de l'efficacité de sa méditation transcendantale interurbaine.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Quant à Hector, il était très content d'avoir retrouvé un bon copain. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Le trio devait maintenant s'atteler à une nouvelle tâche : ouvrir toutes les portes bordant le couloir de l'étage 6 et demi pour vérifier qu'ils étaient vides ou éventuellement libérer les pauvres salariés opprimés.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>La foule des salariés va-t-elle avoir le dessus sur les molosses de la sécurité ?</b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Philippe Odevain réussira-t-il à sortir de son tuyau ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Combien de salariés réduits au silence compte l'étage 6 et demi ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Adam Longh décollera-t-il son oreille de la grille d'aération ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman-feuilleton du lundi.</b></span></span><o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-48998148144500905832009-12-21T08:17:00.004+01:002009-12-21T08:22:00.168+01:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 14 : Cris et châtiments<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style=" color: rgb(102, 102, 102); font-style: italic; line-height: 20px; font-size:13px;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">S</span><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">i</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/Sy8hxgMLCxI/AAAAAAAAABs/Ieh2oXCBugQ/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/Sy8hxgMLCxI/AAAAAAAAABs/Ieh2oXCBugQ/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5417586011088292626" /></a><br /><!--StartFragment--> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy scruta le triste moustachu. Ses épaules étaient couvertes de pellicules et elle ne put s’empêcher de les compter activement. Pendant ce temps, le moustachu était devenu rouge. Il se frottait les mains avec angoisse.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Que me voulez-vous », finit-il par articuler avec difficulté.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy interrompit sa numération en constatant combien l’individu était inquiet : « Pas de panique, mon ami ! Je ne savais même pas qu’il y avait quelqu’un derrière cette porte. Je ne peux pas, là maintenant, me lancer dans le résumé des aventures qui m’ont conduite à cet étage mais je peux juste vous certifier que je ne vous veux aucun mal. Ne prenez pas peur : je suis accompagnée et je vais appeler mes compères. Hector ! », hurla-t-elle.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Hector rappliqua illico. Il poussait devant lui Hervé Yograin, histoire que le gredin ne s’échappe pas. Tous les deux restèrent cois devant le monsieur rougeaud. Pour des raisons différentes…</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Yograin n’avait jamais soupçonné une vie derrière ces portes. Pourquoi n’était-il pas au courant ?</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Boayeau, lui, connaissait parfaitement le moustachu : « Henry, mais que fais-tu là ? Je croyais que tu avais quitté La Société ? Je vous présente Henry Nutile. Nous nous sommes connus ici il y a de nombreuses années. Henry était au service relations fournisseurs. Nous avions sympathisé à la cantine. Et puis, plus rien… Henry a disparu avant que je sois licencié et j’ai toujours pensé qu’il était parti vers des horizons meilleurs. Mais que fais-tu là ? »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Henry se frotta les mains encore plus fort, il était visiblement terriblement gêné. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Il réussit cependant à articuler quelques mots devant la surprise et l’insistance d’Hector : « Non, non, je ne suis jamais parti. On m’a mis là, c’est tout. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Mais qu’est-ce que c’est que cet endroit à peine salubre ?», interrogea alors Cindy.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Les employés étaient maintenant au complet dans le réfectoire. Ils avaient été massés au plus près du corps disposé sur son bar à salades. Nasser Virlasoupeux trépignait : il ne pouvait pas commencer la cérémonie sans les officiels. Il fut soulager quand il reçut enfin un sms d’Adam Long : « J’arrive ». Il prit donc le gros porte-voix mis à sa disposition et lança à la foule : « Mes amis, nous sommes tous rassemblés ici pour rendre un dernier hommage à notre Président Bernard Cèlement, mort pour la défense de la croissance économique. Nous sommes là aussi pour expier nos mauvaises pensées, celles qui nous ont poussés, parfois, à lui vouloir du mal et à lui manquer de respect. Avant de débuter la cérémonie, je vous demanderai encore un peu de patience. Nous attendons que les membres les plus hauts placés de la direction nous rejoignent. Leurs emplois du temps chargés ne leur ont pas permis de venir plus tôt ».</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Parce que nous, on n’a rien à foutre », marmonna Eva Kanss.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">En raison de l’écho particulièrement puissant dans cette salle close recouverte de carrelage, les mots d’Eva Kanss arrivèrent dans l’oreille gauche de Virlasoupeux et de bien d’autres salariés.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« J’ai entendu quelqu’un se plaindre », hurla Virlasoupeux qui trouvait quand même très déplacé qu’un salarié lambda se plaigne et surtout ose marmonner.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Eva Kanss baissa la tête espérant ne pas être remarquée… Mais ses voisins se tournèrent avec virulence vers elle. Ils ne lui en voulaient pas : elle venait de dire tout haut ce que tous n’osaient formuler. D’ailleurs, ils trouvaient tous qu’elle en avait ! Eux n’étaient même pas sûrs de prendre son parti. Ils restèrent bouches closes. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Virlasoupeux exaspéré réitéra son appel : « J’ai entendu quelqu’un se plaindre. Pour le bon fonctionnement de l’organisation, je souhaiterais que cette personne se manifeste. Il n’y a rien de pire que cet anonymat. Si vous avez des choses à dire, dites les. Et que l’on n’en parle plus ! »</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cela sentait terriblement l’urine dans la petite pièce sordide. Et il y faisait très sombre. Henry Nutile regarda sa montre : « C’est normalement l’heure de ma pause déjeuner. Puis-je sortir ma gamelle ? J’aime bien manger à heure fixe, cela m’aide à donner un rythme à mes journées. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Mais que faites-vous le reste du temps ? », interrogea Cindy.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Henry se pinça les lèvres…</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Mais réponds bougre d’idiot !», fit Hector.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Rien », souffla timidement Henry.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Rien ? » firent en chœur Manche, Yograin et Boayeau. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Absolument rien » , précisa le moustachu qui avait pris un peu d’assurance devant la mine ahurie de ses visiteurs.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Mais alors que faites-vous là ? », chantèrent ensemble les trois salariés.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« C'est une longue histoire... Mais je suis au secret et je n'ai absolument pas le droit de m'exprimer sur ce sujet », répondit Henry.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">C'en était trop pour Hervé Yograin. La moutarde lui avait déjà totalement envahi le nez. Mince alors, il avait des obsèques à célébrer, une carrière de chef de la sécurité et plus à mener tambour battant, une vengeance contre un conseiller de l'ombre à mettre en place et maintenant, ce mystère du moustachu à percer, tout cela avec un timing très serré. Oui, il n'y avait pas de temps à perdre. Alors dans un rugissement digne des lions les plus majestueux, il repoussa Hector Boayeau et reprit sa liberté.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Lucie Ferre était coincée dans la foule des employés de la Société. Elle était toujours entourée d'Amélie Berthé et d’Eva Kanss. Elle avait d'ailleurs clairement entendu cette dernière murmurer son insatisfaction. Elle s'était demandé s'il fallait la dénoncer. Mais, elle n'avait pas osé. Il y avait trop de monde autour d'elle. Son truc, c'était la discrétion, voire l'invisibilité. C'était toujours ainsi qu'elle avait agi. Personne dans La Société n'avait jamais rien su de sa vie privée. Même à la mort de son mari -certes tout à fait préméditée- elle n'avait pas moufté. Elle avait posé quelques jours de vacances et personne ne s'était douté de rien. C'était la même histoire avec Armand Bitieux. Quand le directeur du service comptabilité lui avait fait des propositions indécentes, elle n'en avait soufflé mot à personne. Et quand elle avait cédé à ses avances parce qu'elle se sentait un peu seule, un brin désemparée et surtout qu'elle voulait sauver sa place, personne dans l'openspace ou ailleurs n'avait pu s'en apercevoir. « Ni vue, ni connue », telle était sa devise pour s'en sortir au mieux. Et, elle l'avait suivi jusqu'au bout : elle n'avait même jamais avoué à Armand Bitieux -alors qu'il l'astiquait depuis des semaines sur le capot de sa jeep Cherokee au deuxième sous-sol et que finalement, malgré des débuts imposés, elle trouvait cette liaison plutôt agréable- qu’elle était même tombée amoureuse de lui.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Adam Longh se prit la tête dans les mains. Il avait beau être le nouveau Président, se sentir au-dessus de tout, dominer La Société et avoir des centaines d'employés dans les paumes de ses mains, il ne trouvait aucune idée pour éradiquer le fléau des employées indisciplinées. Eva Kanss et Cindy Manche étaient, chacune dans leur genre, deux sacrés problèmes insolvables. Il se dit que le meilleur moyen de trouver une idée pour éradiquer ces maux était d'aller se recueillir au réfectoire. D'ailleurs, il n'avait pas vraiment le choix : Nasser Virlasoupeux lui adressait des messages pressants. La foule était en place, il y avait même une brise de rébellion qui soufflait sur la cantine. Il fallait qu'il se dépêche. Il se leva et sortit du bureau présidentiel.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Alors qu'il claquait la porte, il entendit des voix sortant des conduits d'aération. Il s'approcha de la bouche grillagée au niveau du sol et il perçut distinctement des bruits de bagarres, des cris et un timbre qu'il identifia immédiatement comme celui de Cindy Manche.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Philippe Odevain avait finalement, pour plus de discrétion, choisi de ramper un peu à l'aveuglette sur la moquette usée et puante de l'étage 6 et demi. Malgré les soins que lui avait prodigués la fille au sublime postérieur, il n'avait pas totalement recouvré l'usage de la vue. Tout lui semblait flou. Il se déplaçait à plat ventre et à tâtons, veillant surtout à ne pas franchir l'une de ses maudites portes de placards. Il avait eu son compte pour la journée et il n'avait aucune envie de tomber nez à nez -quoi que, son état et sa position reptilienne ne le mirent plutôt dans la situation d'une rencontre pied à bouche- avec l'un de ces sinistres individus puants la pisse et les journées sans fin... Mais Philippe Odevain avait de la chance et il le savait. Il avait tout de même réussi à échapper à Hervé Yograin et sa bombe de gaz lacrymogène et, surtout, aux deux coupeurs de queues qui l'avaient capturé. Il savait donc qu'il allait pouvoir s'en sortir.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Est-ce cette pensée positive qui le guida vers ce vieux conduit de pneumatique ou tout simplement le hasard... Mais quand, il vit ou plutôt devina le gros tuyau qui avait autrefois servi à balancer colis et courriers, il sût qu'il était sauvé. Il allait sauter dans le conduit et se laisser glisser comme sur un toboggan jusqu'au rez-de-chaussée. Il pourrait ensuite rejoindre la cantine, assister -à défaut de voir- aux obsèques de Bernard Cèlement. Et sa vie de conseiller de l'ombre reprendrait comme avant.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Un peu plus loin, Cindy et Hector avaient complètement oublié Philippe Odevain. Leur urgence était maintenant de maîtriser Hervé Yograin qui tentait d'étrangler le pauvre Henry Nutile en lui hurlant de s'expliquer au plus vite, qu'il était pressé, qu’il avait d'autres chats à fouetter et qu’en même temps, il ne pouvait retourner à ses activités sans comprendre le pourquoi et le comment de ce demi-étage. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Philippe Odevain va-t-il vraiment emprunter le vieux conduit de pneumatique ?</b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Adam Longh a-t-il l'oreille assez fine pour suivre à travers des tuyaux le débat qui se tient à l'étage 6 et demi ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Cindy Manche et Hector Boayeau vont-ils arriver à maîtriser ce trop sanguin Hervé Yograin ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Nasser Virlasoupeux va-t-il arriver à contenir l'embryon de révolution salariale ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Mais comment Henry Nutile est-il arrivé dans ce bureau qui pue le pisse ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style=" color: rgb(153, 51, 153); font-weight: bold; font-family:Times, serif;font-size:large;">Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman Feuilleton du Lundi.</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:Times, serif;color:#993399;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><br /></b></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><i>Arriverez-vous à attendre le 4 janvier 2010 pour lire le chapitre 15 ? L’auteur du Roman-feuilleton du Lundi reprend son souffle le 28 décembre et ne sera pas fidèle à son poste. Pardonnez-la.</i></b></span></span></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-32240158576436472142009-12-14T07:10:00.002+01:002009-12-14T07:15:20.473+01:00Cindy Manche au soleil - Chapitre 13 : Un moustachu un poil trop triste<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); font-style: italic; line-height: 20px; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">Si</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SyXXvC9kSOI/AAAAAAAAABk/_gPWAtkONGo/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SyXXvC9kSOI/AAAAAAAAABk/_gPWAtkONGo/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5414971330231814370" /></a><p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Le temps devenait de plus en plus gris. Les employés, roulés dans leur couverture, commençaient à sentir leur estomac gargouiller sévèrement. Et ils s'inquiétaient aussi pour leurs dossiers en cours, leur productivité, leur rentabilité. On les coinçait là depuis des heures et, à coup sûr, on allait, demain, leur reprocher de ne pas avoir rempli efficacement leur mission. Toute cette histoire allait leur retomber dessus. Une vague de mécontentement faisait vibrer doucement la foule. Peut-être le début d'une révolte. Filipo Lisse était seul face à la révolution embryonnaire et, malgré sa belle carrure, il ne se sentait pas les épaules assez larges pour enrayer ce mouvement. Mais où était donc Hervé Yograin ? Son patron avait tout de même l'art de savoir contrôler les situations les plus délicates. Le molosse était soudain très ramollo. Il appuya sur son Talky Walky pour trouver un peu de réconfort auprès de Nasser Virlasoupeux. Mais le cantinier avait d'autres chats à fouetter.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Il était en train de réceptionner la dépouille présidentielle. Le corps, avait été apprêté dans l'urgence par les techniciennes de surface qui l'avaient nettoyé avec art et avaient récuré vaillamment les larges plaies que le Président s'était faites en atterrissant. Il n'avait pas tout à fait figure humaine mais grâce au costume de coupe italienne miraculeusement retrouvé dans le dressing du 13e étage, il avait belle allure. Si on évitait de regarder son visage trop longuement, on retrouvait quelque chose du Bernard Cèlement qui avait mené d'une main de maître l'entreprise vers des résultats et des dividendes historiques. Grâce à ses collègues cuisiniers, réquisitionnés sans autre forme de procès, Nasser Virlasoupeux poussa le chariot vers le bar à salades transformé en autel. Le décor était vraiment à la hauteur du personnage. Nasser Virlasoupeux avait de quoi être fier : il avait hâte qu'Adam Longh réapparaisse pour admirer ce chef d'oeuvre de scénographie funéraire improvisée.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Une fois la dépouille disposée sur le bar aménagé et entouré de bouquets de branches de céleris verdoyants, Nasser alla vérifier que la pointeuse mobile était branchée. Il constata qu'elle fonctionnait convenablement. Il était hors de question que les salariés puissent imaginer faire l'école buissonnière, qu'ils échappent pour cause de chaos aux horaires fixes de La Société. Ce dernier hommage était obligatoire. Nasser avait également pris l'initiative de convoquer une photographe professionnelle, Artémise Opoin, pour immortaliser ce rassemblement et rappeler au monde, quand ce serait nécessaire, que la fonction présidentielle était démesurément périlleuse et qu'un homme comme Bernard Cèlement était un véritable martyr.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Il était temps de faire signe aux services de sécurité pour qu'ils dirigent la foule des salariés vers la cantine. Il bipa Filipo Lisse qui ressentit à ce petit bruit, un soulagement délicieux. Il n'était plus tout à fait seul et surtout, il avait enfin quelque chose à faire.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Au 13e étage Adam Longh respirait aussi. Il avait été intronisé. Et même s'il sentait un certain dépit dans l'attitude du Conseil d'administration, il se félicitait d'avoir les mains libres pour diriger comme il le souhaitait La Société. Il remercia les vieux sages en leur serrant chaleureusement la main puis se dirigea vers le bureau présidentiel qui était désormais le sien. Il fallait absolument qu'il se pose pour réfléchir aux derniers événements et agir efficacement. Il consulta son BlackBerry et constata que Nasser Virlasoupeux lui avait adressé plusieurs messages. Son cantinier-espion était d'une formidable efficacité. L'homme avait parfaitement organisé les obsèques de feu Cèlement. Tout roulait de ce côté-là. Son problème principal était maintenant de retrouver la petite assistante inventrice de la méditation transcendantale interurbaine. Mais qu'allait-il faire d'elle ? Elle avait tué Cèlement, il l'avait vue à travers le trou de la serrure. Elle avait du cran et surtout, elle possédait les secrets d'un nouveau mode de management qui pouvait lui être très utile. Il fallait qu'il la retrouve, lui extirpe les derniers secrets de sa méthode et la fasse définitivement disparaître. La disparition d'une petite assistante passerait sans doute inaperçue. Cela passerait pour une agression sexuelle sur le chemin du retour. Quand le soir tombe, il vaut mieux éviter d'afficher un joli popotin au risque de réveiller le désir de vilains loups rôdant autour des entreprises à l'affût de proies. Il n'était pas inquiet : son plan était imparable. En revanche, il fallait qu'il la retrouve d'urgence. Il essaya de joindre Hervé Yograin. En vain. Mais où donc était le chef de la sécurité ? Ce n'était pas son genre de ne pas répondre aux appels de la direction....</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hervé Yograin sentait son BlackBerry vibrer dans sa poche mais il ne pouvait pas se libérer de Hector Boayeau qui avait reprit le contrôle de la situation. Et tandis qu’il se retrouvait à nouveau prisonnier, Philippe Odevain, lui avait réussi à filer à toute vitesse. Ce type était décidément très fort. Ou alors, il avait une chance incroyable. Il fallait qu'il prenne exemple sur ce salopard et se libère enfin. Il devait pouvoir y arriver en se concentrant. Il allait les embobiner.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Ecoutez-moi, non de Dieu ! Il est temps que vous ouvriez les yeux. Si ce type est parti en courant, c'est bien qu'il a quelque chose à se reprocher », hurla Yograin.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Cindy et Hector commençaient à se lasser sérieusement de cet individu récalcitrant. Et puis il y avait ces bruits d'eau et de souris qui les intriguaient. Ils n'étaient pas seuls à l'étage 6 et demi.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Je suis curieuse de savoir ce qui se cache derrière ces portes », fit Cindy pour changer le cours de la conversation et montrer au chef de la sécurité que ses propos n'avaient absolument aucun intérêt. Il pouvait crier, elle ne voulait pas l'entendre. Elle l'avait définitivement classé dans la catégorie des personnages menteurs et traîtres, à éviter absolument. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Stoooop, hurla Yograin, ne poussez pas l'une de ces portes. Vous mettez votre vie en péril. » Il n'en savait absolument rien mais il voulait gagner du temps. Il fallait qu'il sorte des griffes de ses geôliers. Qu'il reprenne son rôle au sein de La Société. Il fallait qu'il assiste aux obsèques de Bernard Cèlement. S'il n'était pas au premier rang, sa carrière était fichue. Il devait être à la cantine très rapidement. Il espéra que le cerveau rabougri de Filipo Lisse n'avait pris aucune initiative et que le corps du Président était toujours stocké à l'infirmerie. Il espéra qu'il lui restait encore du temps pour s'échapper et se glisser en bonne place au réfectoire.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Cindy fut boostée par les propos de Yograin. Si ce pervers lui disait de se méfier, c'est qu'au contraire, elle devait pousser les portes. Elle sentait que la dernière numération des pellicules sur les épaules de l’inquiétant inconnu qui avait pris la fuite lui avait donné une lucidité exceptionnelle. Elle voyait les choses comme jamais. Il lui semblait qu'elle détenait la vérité et qu'elle pouvait percer à jour tous les secrets. Elle allait donc pousser l'une de ces portes et voir enfin ce qui se tramait derrière. Elle ramassa le pénis qui avait été écrabouillé par le mystérieux fugitif. Il n'avait décidément vraiment plus l'air de rien. Elle se demanda un instant si elle ne devait pas l'abandonner là. Mais, elle le glissa finalement dans sa poche. Tandis qu’elle faisait ce geste, les événements de la journée, revinrent dans son esprit. Qui aurait dit, ce matin, alors qu'elle était dans le métro, absorbée par ses projets d'entreprise, que son directeur, après lui avoir fait des avances allait rendre l'âme au deuxième sous-sol allongé sur le capot d'une Jeep Cherokee ? Qui aurait pu dire que le Président Cèlement aurait tenté de lui extorquer des informations sur sa méthode de méditation transcendantale interurbaine puis que, guidée par un incroyable instinct de survie, elle l'aurait balancé par la fenêtre.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">En se remémorant les événements de la matinée, elle réalisa qu'elle avait terriblement faim. Il était temps d'en finir avec toute cette histoire et de se taper un bon gros casse croûte.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Hector, tenez bien ce pervers, je vais voir ce qui se cache derrière la porte ». Elle tourna enfin la poignée.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Lucie Ferre suivit le mouvement de la foule vers la cantine. Un mastodonte en costume hurlait des ordres dans un porte-voix. Elle ne comprenait pas tout, une espèce de râle s'élevant autour d'elle. Elle décida de suivre le flot. Alors qu'elle avançait docilement, elle remarqua qu'elle était coincée entre deux de ses collègues d'openspace : à sa gauche, Amélie Berthé, à sa droite, Eva Kanss. Elle observa les deux femmes discrètement. Avaient-elles, elles aussi, comme tant d'autres couché avec leur directeur, pour obtenir leurs postes, voire négocier des promotions ? Avaient-elles couché avec Armand Bitieux ?</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Nasser Virlasoupeux vit arriver les premiers salariés. Il se tenait à l'entrée, dans une position centrale. Il demanda aux arrivants de poser leur couverture sur une table prévue à cet effet et de badger sur la pointeuse mobile avant d'avancer vers le bar à salades. Les employés sortirent leurs badges de leur poche et l'appliquèrent sur le lecteur optique de la machine. Personne ne rechigna. Les employés étaient bien trop habitués à badger à tout va : à chaque entrée et sortie de La Société, à la photocopieuse et à l'imprimante pour récupérer leurs copies, mais aussi aux toilettes pour déverrouiller les portes et déclencher les chasses d’eau et les robinets et, également, devant la machine à café pour faire tomber leur gobelet... Leur badge, c'était leur sésame. Et l'oeil de Moscou sans qu'ils s'en rendent vraiment compte.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Philippe Odevain marchait silencieusement dans le dédale de couloirs de l’étage 6 et demi. Il cherchait une cachette. Il n’osait pas pousser l’une de ses portes craignant de tomber sur un individu hostile. On ne savait pas trop ce que cachaient les placards.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Cindy Manche eut un choc. Derrière la porte qu’elle avait enfin poussée, un monsieur moustachu et pâlichon était en train de se rebraguetter. Il leva les yeux et son visage blanc devint brusquement tout rouge.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Euh, qui êtes-vous ? », fit-il en vérifiant que son pantalon était à présent correctement ceinturé. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Je suis Cindy Manche », répondit Cindy toujours franche.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Vous venez me sortir du placard ?», questionna timidement le moustachu.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Cindy ne savait pas quoi répondre. Elle ne comprenait rien. Elle observait cet homme blême et son environnement : un bureau vide avec, pour seul accessoire, un gros téléphone gris sans doute centenaire et qui n’était branché nulle part et dans un coin une petite pissotière jaunâtre.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Qui donc est ce triste moustachu ?</span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Philippe Odevain va-t-il trouver une bonne cachette ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hervé Yograin réussira-t-il à s’échapper ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Les obsèques de Bernard Cèlement vont-ils être un succès ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Adam Longh arrivera-t-il à attraper Cindy Manche ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"> Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman </span></b></span></span></p>Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-16122339121430697842009-12-07T07:12:00.004+01:002009-12-07T07:19:56.764+01:00Cindy Manche au soleil - Chapitre 12 : La vie est Longh...<div><p class="MsoNormal" style="text-align: center; "><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); font-style: italic; line-height: 20px; font-family:Georgia, serif;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">Si</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></span></span></span></p><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="line-height: 20px;"><i><br /></i></span></span></div></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/Sxyd3NrNHNI/AAAAAAAAABc/KYPL2GMjCXQ/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/Sxyd3NrNHNI/AAAAAAAAABc/KYPL2GMjCXQ/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5412374424081734866" /><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-decorations-in-effect: none; "></span></a><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/Sxyd3NrNHNI/AAAAAAAAABc/KYPL2GMjCXQ/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(0, 0, 0); -webkit-text-decorations-in-effect: none; "><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">A</span></span></span><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">lain Vanteur avait regardé le journal télévisé tout en mangeant une cuisse de poulet rôti avec une salade. Puis, il était retourné à son bureau. Un petit bureau vitré qui donnait sur un espace occupé par ses employés dévoués et concentrés sur leurs diverses missions. Il avait créé sa société de farces et attrapes une quinzaine d'années plus tôt. Et sans que ce soit un désastre économique, sa petite maison s'en sortait à peine. Il observa ses salariés apparemment tranquilles et se demanda s'ils le haïssaient. Il repensa à Eva Kanss, ce témoin du suicide de son patron, et se sentit plein de colère. Alors, tous ces gens s'en fichaient du triste sort du patron qui démarche les banques pour trouver de la trésorerie les mois creux, qui passe des heures à motiver ses commerciaux, qui part en Chine pour rencontrer des fabricants low cost. Les 8 salariés de « La Farce cachée du monde » le détestaient-ils au point de souhaiter sa mort ? Comme il était d'une nature positive, il reporta ses angoisses sur une idée créative. Elle était plutôt pas mal, cette Eva Kanss, cette représentante de la classe insatisfaite. Il commença à griffonner son visage sur son gros bloc de croquis. Et c'est ainsi que vint l'idée du jeu de fléchette pour Président. Pour calmer les nerfs des patrons mal-aimés, il allait créer une cible à l'effigie de cette héroïne sociale. Il peaufina son projet et se dépêcha de l'apporter à son développeur. Il tenait là -peut-être un carton.</span></span></span></span></a> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">A l'étage 6 et demi, la situation était beaucoup moins amusante. Hector Boayeau maintenait, malgré son bras endolori, Hervé Yograin qui tentait, lui, de retrouver sa voix. Cindy Manche nettoyait amoureusement avec un vieux mouchoir sale ayant enveloppé un pénis sectionné et anonyme les yeux de Philippe Odevain comateux sous l'effet du litre de gaz lacrymogène reçu à bout portant. Le conseiller de l'ombre hésitait à ouvrir les paupières. Il venait de comprendre malgré ses brûlures insoutenables que la situation venait de se renverser. Lui qui avait cru perdre le contrôle, qui n'avait pas anticipé -et c'était bien la première fois- la réaction de son adversaire avait été sauvé par miracle. Décidément, une bonne étoile veillait sur lui. Il s'en voulut immédiatement de rattacher la situation à la chance et d'avoir une pensée aussi basique. Il n'y avait jamais de hasard. Hervé Yograin devait y passer comme il l'avait décidé et même s'il y avait des imprévus, tout devait ressembler à ce qu'il avait projeté. Il prit son temps avant de rouvrir les yeux. Il aimait les gestes doux de la personne qui tentait d'apaiser sa souffrance. Elle était à califourchon sur lui et il devinait, grâce à sa position, que son postérieur n'était pas banal. Il voulait, pour une fois, faire durer un peu le plaisir.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Tandis que Cindy s'appliquait à redonner vie au pauvre visage de la victime, Hervé Yograin réussit à articuler de nouveau.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Méfiez-vous de cet individu, il a tenté de me tuer. J'essayais juste de me défendre quand vous avez débarqué. Et si vous n'aviez pas agi comme des imbéciles, je serais déjà loin, peut-être en train de dénoncer les agissements de cet assassin. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Hector n'en revenait pas de l'aplomb du chef de la sécurité. Comment pouvait-il penser que deux de ses anciennes victimes allaient le croire ? Il les prenait pour des débiles finis ! Il resserra sa prise, déchirant la chair de son prisonnier malgré la douleur que lui provoquait le bleu barrant son avant-bras depuis qu'il avait défoncé la porte de communication. Yograin poussa un gémissement qui fit sourire Odevain.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Il reprend conscience, remarqua Cindy. Nous allons pouvoir savoir ce qui s'est passé. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Philippe Odevain rouvrit donc les yeux. Très lentement. Il tourna son visage vers la droite avant de retrouver la lumière. Et ce qu'il vit, posé sur la moquette, à côté de lui, le terrifia. Il n'avait pas peur de grand-chose. Mais un sexe d'homme coupé et pourri, ça il n'en avait pas vu beaucoup et c'est ce qui l'inquiétait le plus. Comment était-il arrivé là ? Pourquoi ces gens trimbalaient-ils un truc pareil ? Etaient-ils un couple de serial killers en goguette, ayant profité de l'affolement des masses pour pénétrer dans la tour ? Il fallait prendre des pincettes.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Il décolla ses paupières, prit un air très triste, et regarda enfin la femme le chevauchant. Elle n'était pas belle mais elle avait quelque chose de spécial.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Merci », dit-il très doucement.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy sourit. Elle était fière d'elle. Elle venait de sauver un homme. En l'observant attendrie, elle remarqua que sur les épaules de l'individu sur le sol, quelques pellicules s'épanouissaient comme de petites fleurs blanches. Elle en compta précisément 43. Et ce fut, pour elle, un bonheur de quelques secondes. De quelques secondes seulement. Car, tandis qu'elle comptabilisait, elle ressentit une immense angoisse : quelque chose clochait chez cet homme. Elle ne savait pas quoi mais il allait falloir faire attention.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Six étages et demi plus haut, on ne faisait pas joujou non plus. Adam Longh luttait contre une armée de fourmis lui grimpant le long de la gorge alors qu'il tirait sur les dernières bouffées de son gros cigare sous l'oeil attentif du Conseil d'administration. Il ne résista pas, il se racla le gosier. Ce ne fut pas une toux, juste une « reueum » étouffé. Il scruta à travers le nuage de fumée les vieux sages en train de l'observer pour valider sa nomination. Il les vit faire une petite moue désolée. Mais peut-être était-ce juste une espèce d'hallucination car la fumée était si épaisse qu'il lui était difficile de vraiment voir ses interlocuteurs. Il se sentit angoissé, terriblement angoissé : sa carrière était brisée, stoppée net pour un gros cigare mal digéré. Il finit tout de même son barreau de chaise en espérant se tromper.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Nasser Virlasoupeux était inquiet : que faisait donc Adam Longh ? Devant son mutisme et le temps qui tournait, il décida de lancer l'opération. Il fallait absolument rapatrier le corps de Bernard Cèlement à la cantine afin que les employés puissent faire leur mea culpa avant la fin de la journée. L'autel étant sublimement dressé à l'emplacement du bar à salades, la pointeuse mobile bien en place à l'entrée pour vérifier que chaque salarié viendrait rendre hommage à cette icône de l'entreprise. Il décrocha le téléphone rouge caché derrière le frigo géant de la cuisine et appela le service sécurité. Il tomba sur Filipo Lisse.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Tout est prêt. Le corps peut-être transféré», susurra Nasser.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Je démarre le transport. Il y a juste un point noir. Je dois normalement en référer à Hervé Yograin mais il est injoignable. Je tente de le joindre depuis une demi-heure mais il ne répond à aucun de mes messages. Comme il n'y a pas de plan B, je pense être habilité à lancer l'opération. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« J'attends l'arrivée du corps à la porte de service, côté est », compléta Nasser. Et il raccrocha, intrigué : Adam Longh et Hervé Yograin semblaient avoir tous les deux disparu de la circulation. Et ça, c'était mauvais signe. Mais il fallait continuer. Malgré tout. C'était le métier de cantinier-espion de la direction qui voulait ça. Et quoi qu'il arrive, il ne trahirait pas son employeur.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Vous arrivez à parler ? Interrogea Cindy malgré son mauvais pressentiment. Mon ami et moi avons besoin d'en savoir un peu plus sur la situation. »</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Cet inconnu m'agressait sans raison alors que je m'apprêtais à rejoindre les employés devant la tour. Je pense qu'il en voulait à mon argent », répondit Philippe Odevain non sans avoir dégluti douloureusement à plusieurs reprises.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Menteur. Ce type est tout simplement un tueur. Et à gros gages en plus », siffla Yograin.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy ne bougea pas. A califourchon sur le type, elle le contrôlait parfaitement et évitait ainsi tout débordement ou tentative d'évasion. « Monsieur Yograin, fit-elle sans pouvoir regarder son interlocuteur, je crois que vous n'êtes pas le plus crédible des individus. Vous n'êtes pas un saint et vous êtes, il me semble, vous aussi un tueur. Même si j'ignore si vous touchez de gros gages. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Je ne suis pas un tueur à gages, je suis un homme engagé. Engagé auprès d'une Société qui a besoin d'être protégée contre les imposteurs. Et ce type en est un. Il est un conseiller de l'ombre certes brillant mais prêt à tout. » Yograin était rouge et furieux. Il n'espérait qu'une chose : persuader cet improbable couple de le libérer.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Un bruit venu de derrière une porte les fit tous sursauter. Cela ressemblait à une chasse d'eau violemment déversée. Cet étage était donc peuplé. Il y avait des gens silencieux derrière ces portes alignées. Hector fut si surpris qu'il relâcha légèrement Yograin. Celui-ci entraîné à réagir de façon optimale profita de cette faiblesse pour se retourner contre son geôlier et surtout, une fois de plus retourner la situation en resserrant ses mains autour du cou de Boayeau. Mais c'était sans compter sur la vivacité de Cindy qui, voyant son bon clochard malmené, se jeta sur le chef de la sécurité et d'un geste assuré, retira ses paumes du cou permettant à Hector de respirer à nouveau convenablement. Une fois ce problème réglé, elle voulut se remettre à califourchon sur l'inconnu allongé mais il avait disparu.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Et dans sa course, il avait marché sur le pénis...</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Tout là haut, Adam Longh avait enfin fini son gros cigare. A travers le nuage de fumée, il entendit clairement la voix : « Vous avez failli Monsieur Longh. Comment, après ce raclement de gorge, vous faire confiance ? Avez-vous vraiment la stature pour conduire la Société vers toujours plus de dividendes ? »</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Adam Longh allait hurler quand une autre voix s'éleva : « Avons nous vraiment le choix, mon cher ? Je vous rappelle que cet homme est le seul successeur potentiel désigné par le Président Cèlement. Il est l'unique élu. Et je crois, que cette fois-ci, nous allons devoir déroger à la tradition et accepter d'introniser un homme qui ne sait pas déguster un gros cigare dans les règles de l'art. Disons, pour nous consoler, qu'un raclement de gorge n'est pas une toux. Et puis, il faut savoir vivre avec son temps : je vous rappelle que la loi ne permet plus de fumer dans les entreprises. Même à l'étage présidentiel... </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Où est donc passé Philippe Odevain ?</span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Comment Cindy Manche et Hector Boayeau vont-il faire pour retrouver Odevain sans lâcher Yograin ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Qui vit derrière les portes de l 'étage 6 et demi ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Comment se fait-il qu'Adam Longh ait tant de chance ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Nasser Virlasoupeux a-t-il eut raison de lancer le transfert du corps vers la cantine ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Le cible Eva Kanss va-t-elle être un succès commercial ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b>V</b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b>ous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman feuilleton du lundi. </b></span></span></span><o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-20300926126652548572009-11-30T07:24:00.002+01:002009-11-30T07:28:16.802+01:00Cindy Manche au soleil - Chapitre 11 : La porte de l'angoisse<p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); font-style: italic; line-height: 20px; font-family:Georgia, serif;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">Si</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></span></span></span></p><p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); font-style: italic; line-height: 20px; font-family:Georgia, serif;font-size:13px;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style=" ;font-size:small;"></span></span></span></span>A 13 h, sur l'ensemble des chaînes de télévision du pays, le visage d'Eva Kanss apparut. Les téléspectateurs se rapprochèrent de leurs écrans tant ce beau visage était inhabituel. Et ce qu'ils entendirent les étonna. Aux journalistes qui lui demandaient si elle était choquée par le fait que le Président de sa Société ne se montre que lors d'annonces de plan de sauvegarde de l'emploi..., elle osait répondre : « Pas plus que ça, les patrons agissent tous ainsi. ». Et alors que certains rebelles allaient avoir l'idée de penser qu'elle n'avait pas tort, le commentateur enchaînait sur les images du corps de Bernard Cèlement : « Devant de telles réactions injustes et injustifiés, peut-on aujourd'hui s'étonner que les Présidents, héros modernes, mettent fin à leurs jours en passant par la fenêtre de leurs bureaux. Aujourd'hui, d'après de nombreux témoignages de conseillers, on peut affirmer que les Présidents de toutes les sociétés, pourtant garants de la vitalité de nos économies et donc de nos pays et pour ainsi dire de nos vies, se sentent en danger, sans cesse critiqués par des collaborateurs, inconscients de leur chance d'avoir un poste rémunéré. Il est temps d'agir, de défendre des individus menacés... » </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">C'était peut-être un hasard, mais La Société partageait certains de ses actionnaires avec quelques groupes de presse.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Tandis que ses propos soulevaient des réactions et des débats, Eva Kanss se fondait dans la masse des employés de La Société enroulés dans leurs couvertures de survie publicitaires. Personne n'avait conscience que les hélicos qui ronronnaient au-dessus de leurs têtes étaient remplis de reporters armés de caméras captant le moindre de leurs mouvements pour le retransmettre sur les chaînes d'infos en continue.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">La machine médiatique était en marche et tout semblait rouler. A l'étage 6 et demi, Philippe Odevain se frottait les mains en suivant en direct sur son Blakberry l'évolution de son plan. Il leva la tête en entendant Hervé Yograin sortir de l'ascenseur. Un peu courbé, car cet entresol secret était bas de plafond, le chef de la sécurité s'avança vers lui en souriant.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Qu'il profite de ce moment... Qu'espère-t-il ? Une promotion ? C'est fou comme l'être humain peut être naïf », songea Odevain, en le voyant venir vers lui.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Votre plan fonctionne merveilleusement bien, fit Yograin en tapant sur l'épaule d'Odevain et je suis flatté et ravi d'avoir contribué à ce succès. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Odevain fut choqué par le geste amical et les propos déplacés de son interlocuteur : comment cette vermine osait-elle le toucher et s'approprier son travail ? Il était le seul penseur de cette stratégie, le seul vrai acteur aussi. Il tirait les ficelles et les autres n'étaient que des pantins. Cette pourriture méritait bien ce qui allait lui arriver. Il montra ses dents dans une grimace qui se voulait rassurante.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Allons célébrer ça dans mon bureau », proposa-t-il à Yograin.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Il l'entraîna ainsi dans un dédale de couloirs percés de portes. En suivant celui qu'il considérait à présent comme son Pygmalion, Hervé Yograin s'interrogeait sur ce lieu. Que trouvait-on derrière ces portes ? Il osa poser la question à Philippe Odevain. Celui-ci se retourna et éclata de rire : « Et moi qui pensais que vous saviez tout de La Société ! Vous ignorez donc ce qui se trame à cet étage ? Il y a donc des choses qui vous échappent encore... »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hervé Yograin serra les lèvres. Il ne voulait pas passer pour un minable aux yeux du conseiller de l'ombre. Il imagina très vite une réponse justifiant sa naïve question : « J'ai la clé de cet étage. Et je suis l'un des rares employés de La Société à la posséder. Mais il est vrai que mon emploi du temps ne m'a jamais permis de venir ici. Je suis trop occupé pour m'éparpiller. Et du coup, certains éléments m'échappent... » Il était plutôt satisfait de sa justification. Il s'y présentait comme un initié tout en expliquant que la charge de travail était énorme. Oui, il avait assuré.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Philippe Odevain ne semblait pourtant pas convaincu. Il arborait toujours cette espèce de rictus inquiétant qui aurait pu ressembler à un sourire mais avait quelque chose de mauvais. Hervé Yograin avait l'habitude de se méfier de tout le monde mais là, à cet instant, il voulait croire en son destin, en la reconnaissance humaine. Il voulait foncer les yeux fermés. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">A quelques mètres des deux hommes, Hector Boayeau se jetait sur la petite porte de la cage d'escalier. Plié en deux, il avait couru le coude droit en avant et avait réussi à légèrement déboîter la charnière. Il poussa un petit cri de douleur lors du choc. Cindy eut pitié de ce qu'elle avait fait faire à cet homme pas tout à fait en forme. Elle s'approcha de lui et inspecta son avant-bras. Il commençait à devenir bleu. Elle fut si désolée que sans y réfléchir vraiment à son geste, elle posa ses lèvres sur la peau violacée et l'embrassa doucement. Pour Hector Boayeau, ce baiser fut une décharge électrique : sa tête s'emplit de mille étoiles, son cerveau oublia toute souffrance, ses neurones furent secoués dans tous les sens, il perdit presque connaissance. Et soudain, il sentit qu'il était amoureux. Puis, dès qu'il eut vraiment conscience de cette situation, son coeur se serra. Il était incapable de satisfaire sexuellement les femmes de pouvoir. Et il avait découvert quelques minutes plus tôt que Cindy Manche en était une...</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Tandis qu'Hector gérait intérieurement ses problèmes de virilité, Cindy réalisait qu'elle n'avait pas détesté embrasser le bras de cet homme. Il était doux et elle aimait bien ça. Elle songea que s'ils sortaient sains et saufs de cette tour, ils pourraient peut-être envisager une partie de jambes en l'air. Mais, ils n'en étaient pas là. Avant toute chose, il fallait qu'ils ouvrent cette porte. Et Hector n'était pas en mesure de se lancer dans un nouvel assaut. Pour se rebooster un brin, Cindy compta à toute vitesse une trentaine de pellicules sur les épaules de son compagnon d'infortune. Sa numération achevée, elle se sentit totalement requinquée et se félicita encore une fois de l'efficacité de sa méthode. Puis, elle appuya fortement ses paumes sur la porte, recula de quelques pas et poussa de toutes ses forces.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Pour qui vous prenez-vous? Vous n'êtes qu'un pion comme les autres. Et le pion n'est rien sans le joueur. Qui est le joueur ? Je suis le joueur, le seul, l'unique. Et la partie est finie. Elle ne m'amuse plus. Essayez de bouger, le pion ! Vous voyez, vous n'y arrivez pas. Si je ne vous pousse pas, si je ne vous dirige pas Yograin, vous n'êtes rien. Game Over ! », hurla Philippe Odevain à l'oreille d'Hervé Yograin. Ce dernier fut paralysé par ce terrible cri. Et pourtant, son cerveau continuait à fonctionner à toute allure. Il réalisa qu'il avait dans la poche une petite bombe lacrymogène... Il réussit, malgré sa terreur et sa surprise, à glisser sa main jusqu'au flacon... Et d'un geste efficace, il le sortit et vaporisa l'intégralité du contenu dans les yeux de son adversaire.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy entendit un craquement. La porte cédait enfin. Elle fit un dernier effort et elle fut brusquement projetée dans le couloir. Elle se releva d'un bond, en entendant un terrible cri. Il fallait faire vite. Que se passait-il donc dans cet entresol ? Elle fonça tout droit, suivie de près par Hector amoureux mais impuissant. Intriguée par l'enfilade de portes qui bordaient le couloir, elle posa son oreille contre l'une des cloisons. Pas un souffle, pas un bruit. En revanche, elle entendait du mouvement plus loin. Ils poursuivirent leur chemin à toute allure sans savoir ce qui les attendait au bout du couloir.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Nasser Virlasoupeux était satisfait. Il avait rempli la mission confiée par Adam Longh. Le réfectoire avait été transformé sous ses ordres en lieu de recueillement pour les employés. Il s'inquiétait un peu car depuis quelques heures, il n'arrivait plus à joindre son patron. En cuistot-espion très entraîné, il avait appris que quand la hiérarchie ne répond plus, c'est que quelque chose cloche. Il essayait de ne pas trop penser à d'éventuels problèmes en se concentrant sur sa réussite majeure : l'autel qui recevrait le corps de Bernard Cèlement installé dans l'endroit le plus central, en lieu et place de l'habituel bar à salades. Il avait également fait venir à l'entrée de la cantine une superbe pointeuse mobile dernier cri, grâce à laquelle la direction pourrait vérifier que tous les employés étaient venus faire amende honorable devant le cadavre raplapla de feu leur Président, mort par leur faute.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Là-haut au 13e étage, précisément 6 étages et demi au dessus de l'étage six et demi, Adam Longh baignait dans un énorme nuage de fumée grise. Il tentait de venir à bout de son gros cigare sous les regards attentifs de tous les membres du Conseil d'Administration. C'est alors que le pis se produit. Il sentit, dans le fond de sa gorge les premiers picotements. Comme les pattes d'une petite armée de fourmis remontant le long de son gosier. Il tenta de maîtriser cette sensation. Ce n'était rien. Il lui suffisait de se concentrer sur les feuilles se consumant lentement et tout irait bien. Mais les pattes de fourmis étaient en train de se transformer en pinces de crabes... Il reprit son souffle entre deux bouffées espérant enrayer les gratouillis mais l'afflux d'air dans sa gorge accentua son malaise. Il allait se racler le gosier.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Essoufflés, Cindy et Hector, empruntèrent un dernier virage et tombèrent sur Hervé Yograin à cheval sur un homme inconnu, en train de lui vaporiser dans les yeux ce qui ressemblait fort à du gaz lacrymogène.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy n'en revenait, ce sale type était encore en train de frapper. Quant à Hector Boayeau, il reconnut immédiatement le chef du service sécurité, l'individu qui avait brisé sa vie en le licenciant. Il sentit la haine monter en lui. Il se jeta sur Yograin, saisit ses poignets, les tira dans son dos et le maintint ainsi.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy fixa Yograin : « Décidément, ce n'est pas votre jour. Non seulement, vous n'avez pas réussi à vous débarrasser de moi mais en plus, nous allons sauver une autre de vos victimes. Et vous savez quoi, je ne sais même pas si je vais vous laisser ressortir vivant de ce drôle d'étage intermédiaire.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Yograin avait vraiment la guigne. Un ancien employé licencié abusivement et qu'il croyait sous contrôle dans le local poubelles prêt à servir de coupable dans une affaire de meurtre l'avait totalement immobilisé. Une assistante un peu trop futée qu'il pensait disparue le menaçait de mort. Son bourreau, le terrible Philippe Odevain, allait s'en sortir. Et lui ne pouvait même pas parler car le gaz qu'il avait respiré en le balançant dans les yeux de son adversaire lui avait tellement irrité la bouche qu'aucun son ne pouvait plus en sortir.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Pauvre homme, soupira Cindy en se penchant sur Odevain. N'ayez plus peur, nous allons vous aider. » Elle extirpa de sa poche le sexe sectionné, le sortit de son mouchoir : il était bien mal en point. Complètement noir à présent, il était aussi très plat et puait fortement. Elle le posa à côté d'elle et utilisa le mouchoir -le seul qu'elle avait sous la main, mais à la guerre comme à la guerre- pour essuyer les yeux de la victime.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b>Philippe Odevain va-t-il être reconnaissant à Cindy et Hector de l'avoir sauvé des griffes de Yograin ?</b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b>Est-ce qu'un raclement de gorge est équivalent à une toux aux yeux du Conseil d'Administration ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b>Cindy Manche va-t-elle oublier le pénis sectionné au milieu du couloir ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b>Que cachent les portes en enfilade de l'étage 6 et demi ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b> <span class="Apple-style-span" style="color: rgb(0, 0, 0); font-weight: normal; font-family:Georgia, serif;font-size:16px;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b>Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman-feuilleton du Lund</b></span></span></span><span style="font-family:Times;font-size:16.0pt;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b>i</b></span></span></span></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;font-size:16.0pt;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b> </b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><o:p></o:p></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;font-size:16.0pt;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b> </b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><o:p></o:p></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;font-size:16.0pt;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b> </b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b><o:p></o:p></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;font-size:16.0pt;"><span class="Apple-style-span" style="color:#CC33CC;"><b> </b></span><o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-16190859162225306772009-11-23T07:09:00.005+01:002009-11-23T07:17:13.923+01:00Cindy Manche au soleil - Chapitre 10 : A feu et Adam...<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); font-style: italic; line-height: 20px; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style=" ;font-size:small;">Si</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style=" ;font-size:small;"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SwooPki8xaI/AAAAAAAAABU/aOWtN5VaWlw/s1600/madmen_standard2.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SwooPki8xaI/AAAAAAAAABU/aOWtN5VaWlw/s320/madmen_standard2.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5407178550585116066" /></a><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span class="Apple-style-span" style=" color: rgb(51, 51, 51); font-family:Times, serif;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Lucie Ferre regardait abasourdie la foule des employés s'enroulant dans des couvertures de survie. La scène lui semblait surréaliste. Elle avait accepté le drap argenté offert par un employé du service communication. Et, comme les autres, elle l'avait posé sur ses épaules. Mais, au fond d'elle, elle ressentait une immense humiliation. Par les temps qui couraient mieux valait faire profil bas et exécuter sans discuter les ordres de la direction. Elle avait absolument besoin de son boulot. Son mari était mort quelques années auparavant, et elle devait assumer seule, le remboursement des traites de leur pavillon de banlieue.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Certes, la mort de son mari, avait été une délivrance, qu'elle avait d'ailleurs un peu provoquée. En fermant les yeux, elle revoyait nettement ce soir d'hiver, où, une fois de plus bourré, son époux alcoolique et violent avait providentiellement glissé dans l'escalier, dégringolant à toute vitesse, tête en avant, pour finir la nuque brisée sur le paillasson. Ce jour-là, elle avait méticuleusement nettoyé chaque marche mélangeant à la cire un peu d'eau savonneuse. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle frottait vigoureusement le bois espérant qu'il deviendrait aussi glissant qu'une savonnette sur le bord d'un lavabo. Et son travail, son grand ménage avait enfin porté ses fruits. Le SAMU avait, rien qu'à l'odeur du corps, constaté que son époux était plus qu'éméché et l'accident n'avait jamais été remis en cause.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Enfin tranquille », avait-elle songé, son mari à peine expédié à la morgue. Plus de colère, de reproches, d'engueulades... Juste le silence, le bruit des feuilles dans le vent qui traversait les fenêtres ouvertes. Bien sûr, elle avait après ce décès, découvert que son mari n'avait pas pris soin de prendre une assurance sur sa tête en cas de mort et que du coup, elle devait assumer les remboursements du pavillon et que les caisses du couple étaient vides. Mais, elle s'en fichait bien. Elle avait un salaire convenable dans La Société, elle n'aspirait qu'à rester dans sa maison avec ce petit jardin où l'on pouvait enterrer plein de choses...</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Quand Lucie Ferre rouvrit les yeux, elle vit Eva Kanss se recoiffer du bout des doigts. Elle l'avait observée déblatérant devant les caméras. Elle espéra très fort que son mail de dénonciation allait porter ses fruits. Que cette fille qui se prenait vraiment pour une princesse, remuait ses fesses sans cesse, se repoudrait le nez à tout va au lieu de travailler et attirait tous les regards, allait vite disparaître de l'openspace. Elle en avait vu d'autres, des comme ça, des filles qui se croient tout permis parce qu'elles ont belle allure. Elles n'avaient pas fait long feu. Lucie savait y faire pour évincer ses congénères un peu trop envahissantes. Le travail n'avait plus de valeur dans La Société. Il fallait maintenant être sublime pour être reconnue. Son coeur se pinça. Les choses ne tournaient pas toujours comme on l'aurait souhaité. Elle en savait quelque chose, elle qui trimait tant et n'avait reçu, en échange que de l'indifférence.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Tandis que la foule des employés se transformait paisiblement en panneau publicitaire géant, Adam Longh, glissait entre ses lèvres un énorme cigare. Il devait passer l'ultime épreuve avant d'être totalement intronisé par le Conseil d'administration : fumer jusqu'au bout ce cigare sans tousser. La fumée, très vite forma un nuage autour de son visage. Il fallait absolument qu'il aille au bout de ce barreau de chaise. Tout son esprit se concentra sur ce challenge. Il se laissa aller, en fixant les vieux sages qui l'entouraient, attentifs à sa prestation.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">L'intérieur de la tour était très calme. Philippe Odevain se promenait d'étages en étages profitant du silence des bureaux. Dans une main, il tenait son Blackberry, dans l'autre un talky walky le reliant directement à Hervé Yograin. Il s'amusait comme un enfant en empruntant les ascenseurs désertés. Débarquant dans des openspaces vides, fouillant dans les sacs abandonnés, piquant, par jeu, un portefeuille par ci, un paquet de chewing-gums par là... il y avait un côté fin du monde. Et il se sentait comme le roi de cet univers. Adam Longh était là-haut face au conseil. Les employés étaient en bas surveillés et tenus à distance. Et lui, était là, au milieu, évoluant comme bon lui semblait, le seul individu, libre de ses gestes. Le conseiller de l'ombre avait réussi, grâce à ses subtiles stratégies, à tenir l'ensemble de La Société entre ses doigts. Mais avant de se sentir totalement libre, il lui fallait en finir avec Hervé Yograin, le chef de la sécurité en savait trop, contrôlait trop de réseaux, avait accès à trop d'informations... L'individu était bien trop dangereux, et il fallait s'en débarrasser. L'urgence de la situation lui sembla évidente. C'était le moment où jamais. Un cadavre de plus ne surprendrait personne, serait aisément exploitable dans son plan média, confortant le message qu'il souhaitait faire passer sur la dangerosité, aujourd'hui, de vouloir faire évoluer positivement une entreprise créatrice d'emplois, génératrices de profits indispensables à tous. Après la mort du Président, celle du chef de la sécurité ne surprendrait personne. C'était le moment. Il appela Yograin dans son talky walky. « Rendez-vous où vous savez », souffla-t-il dans la machine.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Le coeur d'Hervé Yograin se mit à battre très fort. Philippe Odevain, le grand conseiller, l'homme qui dirigeait finalement dans l'ombre, La Société, lui donnait enfin rendez-vous. Il avait attendu ce moment toute sa vie. Il n'en doutait pas. Après ces années de fidélité à la direction, d'efficacité et d'inventivité en matière de contrôle des salariés, de surveillance des masses et de maintien de la sécurité, il allait enfin être récompensé, promu, reconnu, projeté dans la lumière. Le grand jour était enfin arrivé.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hector Boayeau n'était pas très à l'aise. Cindy Manche avait découvert son incontrôlable trique. Il avait un instant songé à lui sauter dessus. Après tout, ils étaient seuls dans cet escalier, peut-être même dans cette tour. Et tout était possible. Mais, la dame, malgré ses airs de rien, n'était pas décidée à se laisser faire. Il était même évident qu'elle se défendrait. Et visiblement, elle en avait déjà maté plus d'un. De toute évidence, elle avait même dompté Bernard Cèlement et peut-être était-elle responsable de son atterrissage non contrôlé sur le parvis.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Tandis qu'il baissait les yeux sur son entrejambe encore vaillant, Cindy lui déclara tout de go : « N'essayez même pas d'y penser. J'ai déjà balancé, par le fenêtre un Président, je peux sans aucun problème faire rouler sur des marches en béton, un clochard dont personne n'a rien à faire. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hector Boayeau fut blessé par cette remarque et fixant l'assistante, il lui déclara sûr de lui : « Je ne suis pas un clochard dont personne n'a rien à faire. Je vous rappelle que je suis le coupable idéal. Celui sur le dos de qui on va mettre le meurtre d'Armand Bitieux et peut-être votre crime. Alors, autant dire, qu'aujourd'hui, j'ai un rôle crucial. Sans doute bien plus important que le vôtre, pauvre petite assistante ! »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Oh mais, c'est que Cindy n'allait pas se laisser faire par ce déchet humain : « Pauvre petite assistante ? On voit que vous êtes déconnecté de toute réalité. Sachez Monsieur l'exclu, que je suis la créatrice de la méditation transcendantale interurbaine, une méthode de gestion du stress révolutionnaire que bien des dirigeants, dont ceux de cette Société, aimeraient s'approprier ! »</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Tandis que Cindy et Hector échangeaient des propos enflammés dans la cage d'escalier, Hervé Yograin, traversait le hall de la tour, appelait l'ascenseur dont les portes s'ouvrirent immédiatement, glissa un petite clé dans une minuscule serrure au-dessus des boutons d'appel, et se laissa porter vers l'étage secret, celui que seuls quelques initiés connaissait, l'étage 6 et demi...</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hector Boayeau débanda brutalement. Les femmes de pouvoir, celles qui inventaient, dirigeaient et parlaient fort, l'impressionnaient et surtout ne l'excitaient pas du tout. Cindy Manche après ses déclarations avait changé de catégorie : d'une innocente assistante au postérieur exceptionnel, elle venait de devenir une inventrice de concepts, une femme de pouvoir. Et tout son potentiel sexuel s'était évanoui avec cette découverte.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Je vois que vous êtes redevenu raisonnable, souffla Cindy en découvrant que la braguette de son compagnon s'était miraculeusement affaissée. Allez, il est temps de continuer notre ascension. Dès que nous voyons une porte, nous sortons de cette cage d'escalier ».</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hector Boayeau se soumit. Il n'avait pas vraiment le choix. Il fallait qu'ils sortent de là.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Ils montèrent quelques marches et après un coude, découvrirent, une drôle de petite porte. Bien moins haute et large que les portes standards. Le plafond de cet étage semblait d'ailleurs s'être affaissé. </span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« C'est une espèce d'entre-sol », remarqua Cindy vraiment intriguée.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Elle tenta d'ouvrir la petite porte. Mais en vain, elle était fermée à clé. Cela attisa la curiosité de Cindy.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Vous êtes déjà venu ici ? », demanda-t-elle à Hector.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Je n'ai jamais entendu parlé de cet endroit. Et même quand j'étais au service sécurité, je n'en ai jamais eu vent », répondit-il en tentant à son tour de pousser la porte.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Vous seriez capable de la défoncer ? », interrogea Cindy.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">« Je peux essayer », fit Hector qui se sentit soudain ragaillardi.</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Alors qu'Hector Boayeau prenait du recul pour se projeter contre la petite porte, Hervé Yograin, se baissait pour sortir de l'ascenseur. Il avait rendez-vous avec Philippe Odevain à l'étage 6 et demi, l'étage inconnu, l'étage invisible, l'étage des secrets. Et l'étage, pensait-il, de son introduction dans l'univers du pouvoir et de la lumière.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Hector Boayeau va-t-il réussir à défoncer la porte sans se faire mal à l'épaule ?</span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Adam Longh va-t-il fumer son barreau de chaise sans tousser ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Comment Philippe Odevain va-t-il assassiner Hervé Yograin ? </span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Que cache vraiment l'étage 6 et demi ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Lucie Ferre a-t-elle d'autres morts sur la conscience ? </span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman-Feuilleton du lundi. </span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"> </span><o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-81079648991486119522009-11-16T07:02:00.004+01:002009-11-18T20:50:43.297+01:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 9 : Cigare à toi !<p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); line-height: 20px; font-family:Georgia, serif;"><span style="font-style: italic; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">Si</span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></span></span></span></p><p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102); line-height: 20px; font-family:Georgia, serif;font-size:13px;"><span style="font-style: italic; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "> </span></span>Ils n'avaient pas le choix. Ils devaient passer le pas, sortir de la cage d'escalier, affronter la réalité... Une fois arrivés sur le palier supérieur, Cindy Manche et Hector Boayeau se regardèrent avec angoisse. Ils étaient essoufflés et tremblaient un peu à l'idée de ce qui les attendait derrière la porte coupe-feu. Ils étaient au sixième étage. Un énorme chiffre noir barrait le mur. Alors que Cindy allait pousser la porte, Hector eut un léger vertige. Il n'avait plus l'habitude de grimper en courant des marches en béton. Cindy vit qu'il titubait. Elle eut soudain peur que son compagnon d'infortune s'écroule, terrassé par une malaise cardiaque. C'est qu'il ne devait pas être en grande forme à vivre dans les courants d'air et à se nourrir de ce qu'il trouvait... Elle lui proposa de s'asseoir pour reprendre son souffle et en profita, elle aussi, pour se ressourcer en comptant les pellicules du pauvre homme.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hector Boayeau eut alors tout le loisir d’observer Cindy. Elle n'avait pas qu'un beau postérieur, elle avait aussi un joli minois, tout simple, sans prétention sous ses cheveux d'un drôle de blond. Oui, vraiment, elle n'était pas vilaine. Et surtout, elle avait l'air très gentil. Cela faisait si longtemps qu'il n'était pas resté assis un instant près d'une femme. Cela réveilla en lui quelques fantasmes qu'il pensait morts à tout jamais. Du temps, où il travaillait pour le service sécurité de La Société, il en avait vu des vertes et des pas mûres sur les caméras de surveillance. Déjà, à l'époque, le deuxième sous-sol était un lieu de rendez-vous apprécié. Avec ses collègues, ils s'étaient plus d'une fois rincés l'oeil. Il avait longtemps espéré que lui aussi, un jour, testerait le confort d'un capot de belle bagnole avec une collègue. Non pas qu'il n'aima pas sa femme. Juste parce qu'à force de mater les directeurs à califourchon sur de belles carrosseries, il se disait que cela valait sans doute le détour. Mais cela n'était jamais arrivé. Il eut un petit pincement au coeur et songea qu'il était peut-être temps de rattraper le temps perdu. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Surtout qu'il n'y avait étrangement aucune caméra de sécurité dans la cage d'escalier.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Adam Longh venait d'avoir le feu vert. Il avait le droit de monter au 13e étage, dans la salle du conseil d'administration. Il traversa le hall en respirant très fort. Il se sentait fort. Terriblement beau. Et vraiment intelligent. Il avait mis très peu de temps à atteindre son but : diriger La Société. Il faut dire qu'il avait été aidé par cette petite assistante au cul inoubliable et son histoire de méditation transcendante interurbaine. A travers le trou de la serrure du bureau de Bernard Cèlement, il avait vu combien elle s'était défendue avec intelligence. Elle ressemblait à une chèvre de Monsieur Seguin qui aurait finalement pris le dessus sur le loup. Il n'avait pas vraiment eu le temps de repenser à tout cela et de songer ce qu'il devait faire de cette information cruciale. Pour le moment, deux points occupaient l'ensemble de son cerveau : profiter au maximum de sa nomination et s'occuper ensuite d'Eva Kanss. Car, il était hors de question qu'une assistante fouine dans les affaires de La Société sous son règne. Dans l'ascenseur qui le conduisait au sommet, il se concentra sur ces deux éléments, ferma les yeux très fort jusqu'à voir apparaître une pluie de paillettes dorées.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hervé Yograin saisit le porte-voix. Il aimait assez prendre la parole en public, lui qui avait pourtant choisi de travailler dans l'ombre. Avec le temps, il s'était rendu compte que l'envie d'entrer dans la lumière, de sortir de son le titillait de plus en plus fort. Ce fut donc avec une immense joie qu'il prit la parole devant la totalité des employés de La Société, contenue par un cordon de sécurité : « Nous vous demandons de ne pas réintégrer vos bureaux. Mes équipes doivent avant votre retour à vos postes de travail, faire quelques vérifications d'usage. Cependant, il est hors de question que vous quittiez les lieux car à tout moment nous risquons d'avoir besoin de vos témoignages. Il va donc vous falloir patienter ici en attendant d'autres recommandations de nos services. Nous savons que c'est assez désagréable en cette période automnale, nous allons donc passer parmi vous pour vous distribuer des couvertures de survie, idéales pour ceux qui seraient importunés par ce petit vent du nord qui souffle au pied de la tour. » Il avait dit cette dernière phrase avec quelques trémolos évoquant une forme de paternalisme. Il était trop souvent vu comme l'oeil de Moscou, le bras armé de la direction. Il avait, lui aussi, le droit de cultiver une image positive même si, évidemment, elle ne correspondait pas tout à fait à la réalité. D'ailleurs cette petite attention, cette couverture de survie n'était en fait qu'un excellent coup de communication. Tous ces draps argentés bien voyants étaient agrémentés d'un énorme sigle de La Société. Un excellent moyen pour assurer une visibilité maximum dans les médias. Sur les photos, à la télé, les employés seraient transformés en hommes-sandwichs. Bien moins cher et tout aussi efficace qu'une campagne d'affichage. Il n'avait pas eu cette idée formidable. Elle était signée Bertrand Carpube.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ce directeur de la communication avait un incroyable sens de l'opportunisme. Et, en ces temps de crise, il avait un talent hors du commun pour utiliser toutes les possibilités gratuites -ou quasi gratuites- pour promouvoir La Société. Ainsi, il avait déterré ce vieux lot de couvertures de survie acheté des années plus tôt en vue d'un séminaire de teambuilding destiné au top management dans une forêt de Sologne mais qui, compte tenu des températures bien plus hautes que prévues, avait été totalement inutile. Plutôt que de les laisser croupir encore, Bertrand les avaient transformés en un clin d'oeil en support de promotion. Hervé Yograin admirait ce genre d'individu. Il apprenait beaucoup à leur contact - et en visionnant également les images des caméras qu'il planquait secrètement dans leur bureau. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Hervé Yograin aimait se former et s'informer. S'il était conscient des talents de Bertrand Carpube, il connaissait aussi son talon d'Achille -tout comme ceux de la plupart des dirigeants de La Société- : le Monsieur aimait bien se faire un petit rail de temps en temps. Et ses équipes carburaient à la même chose les soirs de charrette.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Adam Longh poussa la porte de la salle du conseil d'administration. D'abord, il ne vit rien d'autre que l'immense ville à travers la baie vitrée. Puis, il entendit les applaudissements. Il referma la porte derrière lui et savoura sa victoire. Il s'assit dans un gros fauteuil présidentiel, admira, posé sur l'immense table en wenge son nouveau contrat. Il hésita d'abord à le regarder mais, autorisé par un geste de la main de l'un des vieux sages assis à sa droite, feuilleta le document jusqu'au point qui l’intéressait par dessus tout : le montant de son salaire annuel, ses primes et intéressements, ses avantages en nature et tout ce qui viendrait améliorer son quotidien. Cela lui sembla très correct. Mais bien sûr, il renégocierait tout cela dans quelques mois. Son voisin tout ridé prit ensuite la parole.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Adam Longh, tu succèdes officiellement à Bernard Cèlement, vingt troisième Président en titre. Nous le regretterons énormément car il a fait beaucoup de bien à nos actionnaires. Mais nous savons qu'il t'avait choisi. Il t'a formé, poussé. Et nous sommes sûrs que tu vas le dépasser. Nous te remettons les clés de son bureau présidentiel. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Longue vie au nouveau Président », soufflèrent les autres membres du Conseil. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Un homme encore plus vieux que le précédent se leva et s'approcha très lentement d'Adam Longh. Quand il fut à son niveau, il fouilla dans la poche intérieure de sa veste de costume. Il en sortit entre ses doigts griffus un énorme cigare. </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Il te reste encore une épreuve à passer, dit le vieillard. Tu dois fumer ce cigare, devant nous, jusqu'au bout, sans tousser une seule fois. Alors, tu seras vraiment digne de confiance. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Adam Longh sentit son ventre se serrer. Il ne s'était pas attendu à ça. A une interrogation sur les résultats de La Société pendant les 20 dernières années, un exposé sur les dividendes et la manière de les booster. Mais l'épreuve du cigare, il ne s'y était pas attendu. Il avait entendu parler de cette pratique, elle était même évoquée dans de nombreux manuels de management, mais il avait toujours pensé qu'il s'agissait d'un mythe. Il n'en revenait pas : il venait d'entrer dans l'histoire du grand capitalisme.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy vit tout de suite qu'Hector Boayeau n’était pas à l’agonie. Une bosse honorable sous son pantalon laissait imaginer qu'il était même encore très vif.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=" ;font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« J'espère que vous n'avez pas d'idées déplacées Monsieur Boayeau, dit-elle. Je vous préviens, je suis tout à fait apte à me défendre. D'ailleurs, si Bernard Cèlement ne m'avait pas énervée, il serait toujours en vie. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b>Hector Boayeau va-t-il se montrer raisonnable ?</b></span></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b>Adam Longh réussira-t-il l'épreuve du gros cigare ?</b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b>Cindy Manche va-t-elle réussir à quitter la cage d'escalier ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b>Mais où sont donc passées Amélie Berthé et Lucie Ferre ?</b></span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b>Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman Feuilleton du Lundi.</b></span></span><o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-64556549341732270452009-11-09T07:05:00.006+01:002009-11-09T18:05:37.086+01:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 8 : Des médias pas vraiment médiums<div style="text-align: center;"><span style="font-style:italic;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Si</span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"> vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"> <br /></span></div><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><br /></span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Il n'avait fallu que quelques secondes aux agences de presse, radios, télévisions, sites d'infos en ligne et autres médias pour reprendre la nouvelle : un patron de grande entreprise avait mis fin à ses jours sous la pression de ses salariés. Il ne fallut pas plus de temps pour que des équipes armées de micros et de caméras viennent envahir le parvis de la tour. D'intrépides journalistes s'approchèrent des employés responsables de la mort de leur patron pour les interroger sur leur attitude. Etaient-ils conscients de la gravité de leur comportement, de l'impact de leur attitude revendicatrice, systématiquement opposée au patronat ?<br /><br />La belle allure d'Eva Kanss attira une nuée de reporters curieux. A l'écran, elle serait impeccable : elle était l'incarnation idéale de la beauté venimeuse. Eva Kanss fut flattée de tant d'attentions. Oui, elle allait répondre à leurs questions, évidemment, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour éclairer leur lanterne, bien sûr, elle pouvait témoigner...<br />« Connaissiez-vous personnellement Bernard Cèlement ? », entonnèrent en choeur la cohorte des investigateurs.<br />« Pas vraiment, comme tous les patrons, Bernard Cèlement préférait rester dans son bureau du 13e étage. Mais, il savait se montrer au bon moment : discours des voeux, annonce de plan de sauvegarde de l'emploi... »<br />« Cela vous choquait ? », coupèrent les enquêteurs.<br />« Pas plus que ça, les patrons agissent tous ainsi. »<br />Eva Kanss aurait dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche. La prise était parfaite, dans la boîte pour les journaux de 20 h. Ce soir Eva Kanss serait le symbole de l'incompréhension des employés face aux problèmes de leurs patrons.<br /><br />Adam Longh observait de loin Eva Kanss tout en écoutant dans son oreillette la voix de Philippe Odevain lui narrant en direct les retombées formidables de son opération-suicide qui, à la demande du conseil d'administration et pour plus de discrétion avait été baptisée du nom de code France Mélacom. Philippe Odevain s'interrogeait d'ailleurs sur le pourquoi du comment de ce code. Il avait été choisi, disait-on, en souvenir d'une grosse entreprise aujourd'hui disparue et qui avait longtemps tenté des expériences managériales inédites. Adam Longh fut soudain las d'entendre l'imprécation du conseiller de l'ombre. Il avait du pain sur la planche, lui. Il devait prendre le pouvoir officiellement et surtout écrabouiller Eva Kanss avant qu'elle n'engendre le chaos en cherchant à comprendre des choses qu'elle devait seulement ignorer...<br /><br />Alors que toutes les horloges des ordinateurs de La Société marquaient 12 h, Cindy Manche saisit le pénis recouvert de graines germées et tout juste échappé de la boîte bento. Devant les yeux horrifiés du pauvre Hector Boayeau qui décida une fois pour toute d'en finir avec la bouteille, elle sortit un mouchoir en papier de sa poche et essuya le membre abandonné.<br />« C'est sans doute, le sexe d'Armand Bitieux », dit-elle à voix haute.<br />« Le sexe d'Armand Bitieux ? Interrogea Hector. Mais comment le savez-vous ? »<br />Devant l'air effaré du clochard, son teint brusquement livide et son ton vraiment surpris, Cindy décida qu'elle devait suivre son instinct et faire confiance à ce pauvre homme. Elle avait bien besoin d'un allié.<br />« Je le sais car j'ai vu le corps inanimé d'Armand Bitieux au deuxième sous-sol. Non seulement, il était mort et bien mort mais l'état de son slip laissait penser qu'il avait été privé de sa virilité. »<br />Hector Boayeau avait certes le cerveau usé par des années d'abus d'alcools divers et variés mais il fit immédiatement le rapport entre le cadavre caché dans le rouleau de moquette et l'histoire de cette femme à l'inoubliable postérieur.<br />« Je crois savoir où se trouve à présent le corps d'Armand Bitieux », dit doucement Hector.<br />Cindy s'approcha de son nouvel ami. Elle avait fait le bon choix en misant sur ce pauvre homme et se sentait totalement indestructible. Sa méthode de méditation transcendantale interurbaine avait, une fois de plus, fait ses preuves. Et, si elle avait un petit coup de mou, elle pourrait se replonger dans la numération des pellicules peuplant les épaules de son compagnon d'infortune.<br />« Avant que vous m'en disiez plus, je crois qu'il serait bon de nous présenter. Je pense que nous allons devoir passer un bout de temps ensemble. Je m'appelle Cindy Manche. Je suis, disons plutôt vue la situation, que j'étais, assistante du directeur du service comptabilité de La Société, Armand Bitieux. »<br />« Enchanté, répondit Hector Boayeau qui voyait dans cette rencontre le moyen de mettre un peu de piment dans un quotidien devenu bien terne. Mon nom est Hector Boayeau, je vis ici depuis que La Société m'a licencié de manière très brutale provoquant dans ma vie un tsunami économico-amoureux. Je croyais que l'on me tolérait ici par pure bonté d'âme mais je pense, qu'en fait, les services de sécurité me gardaient sous le coude au cas où... Et le cas où est venu. »<br /><br />Hector Boayeau ne croyait pas si bien dire. Au moment même où il prononçait cette phrase à valeur de prophétie, Hervé Yograin, décidait de gérer de front le rapatriement du corps raplapla de Bernard Cèlement vers un lieu plus tranquille et la découverte du corps d'Armand Bitieux dans une poubelle. Il valait mieux, à ses yeux, utiliser le chaos provoqué par la chute du Président pour livrer en pâture aux médias le cadavre castré de Bitieux. Il en avait, bien sûr, touché un mot à Philippe Odevain. Sa stratégie était simple : amplifier le scandale de la pression exercée par les salariés sur le patronat par la découverte de ce crime crapuleux sans doute commis par un ancien employé déçu. La Société deviendrait alors l'emblème de la souffrance des dirigeants. Un contexte idéal pour lancer une petite chasse aux sorcières. Grâce à cette crise, il serait plus aisé de dégraisser sans avoir à se justifier.<br /><br />Philippe Odevain avait félicité le chef de la sécurité. Il parlerait de lui en haut lieu. Il le lui avait promis. En ces temps de changements, il allait y avoir des opportunités pour les hommes rusés de son genre. C'était, bien entendu, le discours officiel du conseiller. Car Odevain se méfiait de tout le monde et particulièrement des types comme Yograin toujours prompts à s'immiscer dans les affaires plus ou moins secrètes, au courant de tous les mouvements de La Société et derrière de nombreux actes scabreux. Au fond de lui, il était persuadé qu'il fallait se débarrasser d'Hervé Yograin et de son acolyte Filipo Lisse. Il avait d'ailleurs déjà en tête un plan pour en finir avec ce type. Il allait le prendre à son propre piège. Après tout, Hervé Yograin était l'assassin idéal d'Armand Bitieux. Il avait toutes sortes de mobiles notamment la jalousie : le chef de la sécurité était, en effet, bien connu pour ses échecs amoureux alors qu'Armand Bitieux tombait les assistantes les unes après les autres... Il nota dans son Blackberry. « Yograin end over » afin de ne pas oublier de régler cette affaire au plus vite. Et puis, il avait un homme de confiance à placer, son vieux copain qui lui avait si souvent rendu service, Enrico Micion. Son fidèle ami était un excellent second couteau et ferait un parfait espion à sa solde dans La Société. Alors qu'il était tout à sa réflexion, il reçut un message urgent. Le conseil d'administration avait décidé de réquisitionner la cantine pour exposer le corps -bientôt embaumé par les plus grands spécialistes- de Bernard Cèlement. Les salariés pourraient ainsi faire amende honorable devant la dépouille et expier leurs péchés. Adam Longh avait déjà mandaté Nasser Virlasoupeux pour organiser un parcours de la mémoire dans le réfectoire.<br /><br />Bien au-dessus de tout ça, Cindy et Hector essayaient de trouver une solution pour quitter discrètement La Société.<br />Cindy car elle craignait de devoir rendre des comptes sur la défénestration du Président voire sur son rendez-vous souterrain avec Armand Bitieux.<br />Hector car il craignait d'être le coupable idéal d'un directeur de service comptable. Et, il y avait toujours, en plus, un pénis sectionné au milieu de tout ça.<br />Cindy, boosté par sa méditation prit le taureau par les cornes. : « Allez debout, grimpons encore un étage et voyons si nous ne pouvons pas passer à un coup de fil à la presse pour raconter notre histoire et trouver des alliés. Entre votre expérience et la mienne, on devrait avoir du succès. »<br />« Et cette chose ? » fit Hector en pointant son index sur le zizi qui avait pris une drôle de teinte brune.<br />Cindy l'enroula dans son mouchoir en papier et le glissa dans sa poche. Avant de quitter les lieux, Hector prit soin de ramasser la salade éparpillée sur les marches, de la remettre dans la boîte bento, de fixer le couvercle et de glisser la chose dans sa poche. C'est alors que, sous le tissu, la gamelle heurta le Backberry dérobé sur le cadavre du Président... Devait-il en parler à Cindy. Il décida, pour le moment, de la suivre sagement, hypnotisé par son sublime postérieur qui bougeait joliment au rythme de son ascension vers l'étage supérieur.</span></span><br /><br /><br /><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 18px; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: bold;">Philippe Odevain va-t-il vraiment avoir la peau d'Hervé Yograin ?</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: bold;"><br /></span></span></div><span style="font-weight:bold;"><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 18px; "><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Eva Kanss sera-t-elle sacrifiée sur l'autel médiatique de la défense du patronat ?</span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><br /></span></div><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Combien de temps Cindy Manche va-t-elle se sentir invincible ?<br /></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Hector Boayeau est-il totalement inoffensif ?<br /></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Mais qui donc a tué Armand Bitieux ? Ca fait quand même un bout de temps que cette affaire est en suspend !<br /></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman-feuilleton du lundi.</span><br /></div></span></span>Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-67594190143681144962009-11-02T09:16:00.005+01:002009-11-02T19:48:15.058+01:00Roman Cindy Manche au soleil - Chapitre 7 : Patron mais pas trop Si vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite
<br /><meta equiv="CONTENT-TYPE" content="text/html; charset=utf-8"><title></title><meta name="GENERATOR" content="OpenOffice.org 2.0 (Linux)"><meta name="CREATED" content="20091026;20200000"><meta name="CHANGED" content="20091103;1011800"> <style type="text/css"> <!-- @page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } --> </style> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Cindy Manche en entrant en collision avec Hector Boayeau poussa un hurlement strident. Elle avait beau avoir opté pour une attitude zen, le déroulement de la matinée l'avait poussée à bout. Des propositions malhonnêtes, un crime au deuxième sous-sol, un enlèvement, la défenestration d'un Président et, maintenant, un accident d'escalier. Cela faisait beaucoup pour une assistante jusqu'alors sans histoire.</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Elle ne laissa donc pas longtemps son postérieur sur le nez de l'homme qu'elle venait de heurter violemment. Elle se leva d'un bond, prête à riposter, certaine que sous ses fessiers, se trouvait un bras armé de Hervé Yograin, prêt à tout pour se débarrasser d'elle. Elle fut donc très surprise en se redressant de voir le visage du clochard qui campait quotidiennement au pied de la tour. De nombreuses histoires circulaient sur son compte. La rumeur la plus crédible était qu'il s'agissait d'un ancien salarié de La Société, licencié abusivement, et venu se venger en s'installant devant le siège. Avec le temps, tout le monde s'était habitué à sa présence : elle se souvenait même lui avoir régulièrement jeté quelques pièces. Il la regardait avec des yeux de chien battu, complètement sonné et l'air vraiment perdu.</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Un instant -et car depuis son arrivée ce matin, elle avait compris que tout était possible dans ce bâtiment, oui, elle apprenait vite-, elle songea que l'homme était peut-être un agent de sécurité à la solde de Hervé Yograin, posté à l'entrée des bureaux, déguisé en sans domicile fixe, dans le but de gagner la confiance des employés et d’espionner leurs allers et venus. Elle décida donc, malgré l'affection qu'elle avait spontanément pour cet homme, de se méfier. Son coeur battait la chamade. Elle ne savait pas vraiment comment agir.</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Heureusement, en inspectant l'individu encore vautré sur les marches, elle découvrit sur son pauvre pull élimé, des centaines de petites peaux blanches... Des pellicules, enfin ! L'occasion idéale pour mettre en pratique ses théories de méditation transcendantale interurbaine. Elle allait pouvoir se renconcentrer, remettre ses chakras sur une voie plus sereine, se retrouver, renouer avec son vrai moi. Bref faire le point. Avec une agilité cérébrale à nulle autre pareille, elle se mit à compter les vieilles peaux mortes. Au bout de vingt, elle se sentait déjà beaucoup mieux. Arrivée à cinquante, elle était une femme forte. Et c'est en comptabilisant la centième qu'elle se sentit invincible. Et il en restait encore un sacré paquet à dénombrer... Cependant, elle s'arrêta là. Car jamais auparavant, et malgré un entraînement intensif, elle n'avait ressenti cette impression de plénitude absolue. C'était une nouvelle révélation : sa méthode était non seulement efficace en terme d 'épanouissement personnel et de management mais aussi idéale pour gérer les crises les plus rudes. Cela signifiait que le potentiel de sa méthode était immense, notamment en cas d'attaque terroriste, de guerre et autre apocalypse. Il fallait qu'elle contacte au plus vite la sécurité nationale, le ministère de la défense voire le président de la république pour lui vendre son programme. Encore du pain sur la planche ! Mais, dans l'immédiat, elle devait prendre son problème à bras le corps : découvrir la véritable mission de ce clochard.</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Alors que Cindy était en pleine renaissance, Eva Kanss avait suivi le flot de salariés affolés ou attirés par le sang, elle se trouvait maintenant à quelques mètres du corps raplapla de Bernard Cèlement. Hervé Yograin avait sécurisé la zone de l'accident. Mais malgré le cordon, on pouvait clairement voir le cadavre aplati sur le bitume. Eva Kanss se demandait si l'entre-jambe du Président était au complet. Malheureusement, compte tenu de sa position, du mouvement de la foule qui commençait à s'exciter, des rondes des agents de sécurité, il lui était impossible de tirer des conclusions à ce sujet. Ceci dit, cet accident lui permettait d'échaffauder de nouvelles hypothèses. Quelqu'un de mal intentionné avait pu, dans un moment d'égarement, sectionner le sexe de Bernard Cèlement et ce dernier, aveuglé par la douleur s'était d'abord trainé dans son bureau, cherchant de l'aide mais souffrant trop pour avoir l'énergie de hurler, puis, à bout de forces, perdu, avait traversé la baie vitrée de son bureau en tentant de s'échapper. Le coupeur de queue avait eu le temps de prendre l'ascenseur et de déposer dans la première gamelle en vue, le morceau de virilité découpé. Cela tenait la route. </span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Eva Kanns, perdue dans son échaffaudage d'hypothèse ne remarqua pas le regard inquisiteur d'Adam Longh qui faisait à cet instant même son entrée sur les lieux de l'incident. Grace aux précieux renseignements transmis via son Blackberry, il avait pu repérer en quelques secondes Eva Kanss. Et le regard concentré qu'il surprit lui fit présager du pire : cette fille mijotait bien quelque chose. Pour le moment, il avait d'autres chats à fouetter. Dans son oreillette, Philippe Odevain, conseiller spécial et secret de La Société, lui soufflait la stratégie de crise adoptée en urgence avec l'accord du conseil d'administration. Pour éviter toute enquête extérieure et utiliser au mieux ce malheureux accident, il avait suggéré de maquiller le vol plané en suicide. Il avait ainsi, écrit un sublime mot d'adieux. Car, en plus d'être conseiller de crise, il savait à merveille imiter toutes sortes d'écritures. Et ce don, qu'il avait entretenu et même développé avec soin, lui valait d'être courtisé par de nombreuses entreprises et structures ayant besoin de modifier en urgence d'importants contrats ou des lettres cruciales sans laisser de traces... ll avait bien d'autres talents qui lui avaient permis de se faire une belle réputation dans de nombreux milieux très différents. Mais à ce moment là, précisément, il était à 100 % avec La Société et il avait composé une prose qui aurait arraché des larmes à un guerilleros sud américain, un affranchi sicilien, un dictateur africain, un parrain russe et même à un patron du CAC40. </span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Son idée était tout simplement géniale ! Dans son message d'adieu, Bernard Cèlement expliquait son acte en mettant en avant la pression exercée par les salariés sur sa personne : demandes incessantes d'augmentations de salaires, insurrections lors de licenciements massifs, montée au créneau des syndicats lors d'annonces de gel des primes. Lui qui, comme l'ensemble des Présidents d'entreprises, pensait au développement de sa structure tout en prenant en compte l'épanouissement de ses équipes, n'en pouvait tout simplement plus de ces tensions sociales. Et comme un acte symbolique, au nom de tous les Présidents harcelés par leurs salariés follement exigeants, pour mettre fins à ces pressions, il avait décidé d'en finir. </span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Tandis qu'Adam Longh répétait, mégaphone à la main , à la foule des salariés, les mots que lui soufflait Philippe Odevain dans son oreillette, la lettre de Bernard Cèlement était photocopiée à des milliers d'exemplaires, adressée par mails et courriers et accompagnée d'un dossier sur l'urgence de sauver les Présidents, à l'ensemble des médias. La campagne de sensibilisation à la situation catastrophique du patronat était en marche. Philippe Odevain venait de faire un sacré coup !</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Dans l'escalier bien insonorisé, Cindy Manche et Hector Boayeau se regardaient en chien de faïence. Jusqu'à ce que les yeux de Cindy soient attirés par une boîte bento renversée quelques marches plus bas. Elle reconnut immédiatement la gamelle de sa collègue de bureau Eva Kanss. Que venait faire cette chose ici ?</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">« C'est vous qui avait transporté ça ? », demanda Cindy à Hector.</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">L'homme fut pris au dépourvu, il n'était pas dans ses habitudes de voler. Mais le choc de la découverte du corps dans la poubelle et sa fuite dans la tour l'avaient complètement chamboulé. Poussé par l'instinct de survie qui finalement le caractérisait, il avait piqué le casse-croûte en vue d'une planque ou de toute autre événement l'obligeant à rester caché. Il avoua donc son crime d'un mouvement de tête.</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">« Cette boîte est à vous ? »</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">« Non, fit-il tout doucement. Je l'ai prise dans l'un des bureaux désertés. Si elle vous appartient, ne m'en veuillez pas. J'ai été pris d'un moment de folie. Je suis complètement désorienté. Elle a encore l'air en bon état. » </span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(51, 51, 51);"><span style="font-size:130%;">Sous l'oeil attentif de Cindy, il se pencha pour attraper la boîte et la lui rendre mais alors qu'il allait la saisir, le couvercle fragilisé par la chute se détacha et le sexe couvert de graines germées dégringola...</span></p> <p style="margin-bottom: 0cm; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"><span style="font-size:130%;">
<br /></span></p><div style="text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"><span style="font-size:130%;">Cindy Manche va-t-elle réussir à reconstituer le puzzle du sexe sectionné ?</span></div><div style="text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"><span style="font-size:130%;">La vue du pénis faisandé va-t-elle faire basculer Hector Boayeau dans la folie et le cannibalisme ? </span></p><div style="text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"><span style="font-size:130%;">Les médias vont-ils mordre à l'hameçon de Philippe Odevain ?</span></p><div style="text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"><span style="font-size:130%;">Eva Kanss va-t-elle enfin arriver à échafauder une hypothèse qui tienne
<br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"><span style="font-size:130%;">la route ?</span></p><div style="text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"> </div><div style="text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"> </div><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: center; color: rgb(204, 51, 204); font-weight: bold;"><span style="font-size:130%;">Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman-Feuilleton du lundi.</span></p> Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-24258768947427173532009-10-26T07:33:00.003+01:002009-10-26T07:38:52.603+01:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 6 : Poubelle, la vie<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style=" color: rgb(102, 102, 102); line-height: 20px; font-family:Times, serif;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">S</span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51); "><span class="Apple-style-span" style="font-size: small;">i vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://1.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SuVDoJ1ZFQI/AAAAAAAAABE/-s3xCBNp-dg/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" style="text-decoration: none;"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://1.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SuVDoJ1ZFQI/AAAAAAAAABE/-s3xCBNp-dg/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5396794085587096834" /></a><!--StartFragment--> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Hector Boayeau vivait dans la rue. Pas depuis toujours. A force de vider des bouteilles de vin et de gnôle bon marché, il avait oublié précisément depuis quand. Il pensait que cela faisait bien une dizaine d'années qu'il avait élu domicile au pied du siège de La Société. Il avait pris cette décision à la suite d'un licenciement abusif suivi d'une dépression qui avait entraîné un divorce et une plongée dans un alcoolisme total... La Société l'avait viré et il avait décidé, alors qu'il était sans amour, sans travail et sans domicile de se planter en bas de sa tour. Au début, ce fut une forme de rébellion. Un moyen de montrer où pouvait mener le dévouement salarial. Il s'était installé sur la bouche d'aération à l'entrée du bâtiment et malgré le harcèlement des services de sécurité n'avait pas bougé d'un iota. Peu à peu, les salariés avaient déposé devant lui un peu de monnaie, des sandwichs, des magazines, de vieux vêtements et parfois même un coup de rouge... Hector Boayeau faisait maintenant partie du paysage et la direction avait trouvé que finalement sa présence apportait un côté humain à leur siège et sa colère s'était transformée en un traintrain tranquille. </span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Avec les années, Hector Boayeau avait exploré les alentours de la tour. Il avait notamment découvert le gigantesque local poubelles qui était devenu une chambre royale. Il fouillait régulièrement les bacs plein de déchets et y trouvait moult trésors : restes de repas, journaux du jour, lettres d'amour, messages d'insultes, calculatrices calculant encore, bijoux perdus... Il arrivait même, le week-end à monnayer certaines de ses trouvailles sur un marché clandestin niché sous un pilier du périphérique extérieur. Avec le temps, il s'était organisé une vie assez routinière. Il se levait tard le matin, roupillant et cuvant jusqu'à 11 h du matin. Puis, il filait dans les toilettes visiteurs du rez-de-chaussée de la tour. Comme il lui était impossible de passer par l'entrée principale, il entrait par un petit vasistas toujours ouvert pour éviter les mauvaises odeurs. Il faisait tranquillement sa toilette car il s'était rendu compte qu'aucun visiteur n'avait jamais d'envie pressante et qu'il était sans doute le seul utilisateur de ce local. A midi pétantes, il était à sa place, cueillant tous ceux qui sortaient déjeuner et qui pris soudainement de mauvaise conscience lui balançaient le contenu de leurs poches. Il avait remarqué qu'avant le déjeuner, l'estomac vide, le salarié était beaucoup plus généreux comme si les gargouillis de son ventre le rappelaient à l'ordre.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Ce matin-là, Hector dormait profondément, planqué entre deux containers, quand il entendit un bruit inhabituel dans le local. Il ne bougea pas, effrayé. Si on le tolérait devant la porte, personne ne savait qu'il logeait là. Et pour cause, ancien salarié du service de télésurveillance, il savait précisément où se trouvaient les caméras vidéo qui espionnaient les équipes et il avait su tout au long de ces années, les éviter avec art... Il resta immobile, retenant sa respiration tandis que plusieurs individus s'affairaient autour d'une imposante poubelle verte. Un bruit sourd vint conclure leurs mystérieux agissements. Dès qu'il entendit la porte claquer, Hector, compta jusqu'à 50 pour être sûr que personne ne reviendrait et sortit de sa tanière. Il ouvrit le couvercle du bac, sauta dedans et atterrit sur un gros tas à la fois mou et résistant. La chose était enveloppée dans un rouleau de moquette gris usé par les pieds de centaines d'employés traînant leurs savates vers leurs bureaux. Comme Hector avait le temps, il décida de voir ce qui se cachait au milieu du rouleau. A force d'acrobaties et de diverses ruses d'homme habitué à se débrouiller avec ce qu'il a, il atteignit le coeur du rouleau... Et ce qu'il vit le terrorisa : entre les morceaux de moquette était caché le corps d'un homme en slip kangourou tout sanguinolent. Sa gorge était tranchée et, vu l'état de son slip, débarrassé de ses parties génitales. Le visage de l'homme ne lui était pas inconnu mais il était incapable de remettre un nom sur ces traits. Alors qu'il était tétanisé, il eut soudain un flash terrifiant : et si La Société connaissait tout de sa petite vie tranquille et avait fermé les yeux au cas où... Au cas où, un jour, elle aurait à couvrir un meurtre. Un pauvre homme comme lui, licencié des années auparavant et revenu vivre sur les lieux même de son malheur, voilà un coupable idéal, sur-mesure…</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Soudain, saisi par la terreur, il bondit hors de la poubelle, couvert du sang d'Armand Bitieux. Il poussa la porte du local sans se soucier de son allure, pensant uniquement à sauver sa peau. A peine dehors, il vit tomber à ses pieds en homme fort bien habillé. Il le reconnut, celui-là, immédiatement. C'était Bernard Cèlement. Des cadavres dans des rouleaux de moquette, une pluie de Président. Par réflexe purement humain, il se pencha pour secourir Cèlement. Il s’accroupit près du corps écrabouillé. Tâta son poignet tout tordu, ne sentit pas de pouls... Sans vraiment savoir pourquoi, il glissa sa main le long du buste inerte et ses doigts, par hasard, entrèrent dans la poche de la veste présidentielle, tombèrent sur un Blackberry étrangement encore entier, s'en emparèrent. Sur ce, Hector décida de s'enfuir pour de bon. Malheureusement, il se trouva pris dans le flot d'agents de sécurité sortant au pas de course de la tour et de salariés armés de téléphones portables prêts à photographier un mort. Prisonnier de la vague, il fût propulsé dans l'entrée désertée. Hector Boayaux fut pris de panique dans ce hall qu'il avait traversé si souvent, cartable en cuir à la main. Son esprit était incapable de prendre une décision raisonnée, envoyant un seul et unique message : « Fuis ». Les yeux d'Hector explorèrent le hall. Il vit alors la cage d'escalier barrée d'un panneau « sortie de secours ». Il prit cela comme un signe et fonça dans l'escalier. Au pas de course, il grimpa plusieurs étages sans les compter. A bout de souffle, il fit une pause sur un palier. Il poussa une porte, juste pour voir où il était. Déboucha dans un openspace vide. Vit des sacs et autres affaires personnelles abandonnées sans surveillance aux pieds de fauteuils de bureaux inoccupés. Se dit que c'était une aubaine. Fonça sur le premier cabas à sa portée de main. Tomba sur une lourde gamelle contenant sans doute un bon déjeuner et laissant échapper une délicieuse odeur de viande faisandée. Se dit qu'il n'avait pas mangé depuis longtemps et que s'il devait se planquer quelques jours ce casse-croûte serait plus utile qu'un portefeuille. Repartit dans l'escalier de secours son repas sous le bras et reprit son ascension.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Quelques marches plus haut, il rentra en collision avec Cindy Manche. Il la reconnut immédiatement ou, plutôt, reconnut son postérieur inoubliable qui dans le choc se retrouva posé sur son nez.</span></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman', serif;color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><br /></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Hector Boayeau va-t-il profiter de la situation ?</b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>La boîte bento a-t-elle résisté au choc de ces deux individus ?</b></span></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Y-a-t-il des caméras de sécurité dans l'escalier de secours ?</b></span></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Qu'est-devenue Eva Kanss ?</b></span></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b> </b></span></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><o:p></o:p></b></span></span></span></p> <span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style=" ;font-family:'times new roman', serif;font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman Feuilleton </b></span></span></div></span>Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-32314293954922568642009-10-19T07:09:00.004+02:002009-10-19T07:16:24.878+02:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 5 : Le corbeau déploie ses ailes<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style=" line-height: 20px; font-family:Times, serif;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">S</span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">i vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/Stv1aHImF8I/AAAAAAAAAA8/VuE_XmGRv1U/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://4.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/Stv1aHImF8I/AAAAAAAAAA8/VuE_XmGRv1U/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5394174807646803906" /></a><br /><!--StartFragment--> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Tomber du 13e étage d'une tour, Bernard Cèlement ne s'y étais jamais préparé. Il s'était souvent senti pousser des ailes lorsqu'un contrat juteux venait d'être signé, qu'il avait réussi à mettre dans son lit une présentatrice télé, qu'il avait touché un gros chèque sous la table ou encore quand il calculait la courbe de croissance de son salaire sur les dix dernières années. Mais là, il avait beau se remémorer tous ces bons souvenirs, il sentait bien qu’aucun miracle ne se produirait : aucune aile dans le dos. Il lui sembla que la chute était longue. Il eut ainsi le temps de penser aux meilleurs moments passés dans La Société. A tout ce qu'il avait fait de bien pour elle : gel des salaires, augmentation des dividendes, contrôle des coûts, croissance des bénéfices, compression de la masse salariale, voitures de fonction pour les dirigeants, systèmes de sécurité et de contrôle du temps de travail optimisés, productivité en hausse... Tout ça c'était bien beau. Mais cela n'allait pas l'empêcher de s'écrabouiller sur le trottoir. Il eut un pincement au cœur. Mais avant d'exploser sur le bitume, il eut aussi une pensée positive : la relève était assurée avec Adam Longh. Son successeur qu'il avait formé pendant de longues années serait à la hauteur de la fonction. Il saurait perpétuer sa mémoire et sa stratégie d'expansion.</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Cindy Manche n'en revenait pas : elle avait réussi à se débarrasser de son bourreau. Cela lui avait semblé si simple. Mais maintenant comment allait-elle quitter discrètement le bureau présidentiel. Il lui était impossible de ressortir par la grande porte. Elle eut soudain une idée de génie : elle allait expliquer que le Président s'était suicidé devant elle. Par les temps qui courraient, ce n'était pas idiot. La presse ne cessait de parler d'une vague de suicide d'employés. Pourquoi pas un Président ? Ce genre d'homme a le droit d'être au bout du rouleau, soumis à la pression des actionnaires, happé par la charge de travail qui l'éloigne de sa famille et de ses vrais amis. Elle se présenterait comme « la prise de conscience ». Oui, elle dirait que le Président l'avait convoquée, passionnée par sa théorie de la méditation transcendantale interurbaine et que lors de leur conversation, il avait pris conscience de ses erreurs de management. Tout à coup, comme écrasé par la culpabilité, il avait foncé tête baissée dans la baie. La suite, on la connaissait. Et si Hervé Yograin et Filipo Lisse tentaient de la tourmenter à nouveau, elle menacerait de révéler son enlèvement et de parler du corps sanguinolent d'Armand Bitieux sur la Jeep, au deuxième sous-sol.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Tout était réglé. Elle poussa donc un hurlement de circonstance.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Adam Longh entendit le cri de Cindy Manche qui perça portes et murs de l'étage présidentiel comme un énorme marteau piqueur. Il venait juste de décoller son oeil du trou de la serrure. Il avait assisté en live au vol plané de son Pygmalion. Une aubaine... Mais au même instant, il avait été informé d'un code 9 et se devait de descendre aux services sécurité pour mettre en place une stratégie de neutralisation d'une assistante visiblement trop curieuse.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Sur son Blackberry venait d'arriver une note sur le profil d'Eva Kanss soupçonnée de fouiner un peu trop... Il emprunta en urgence l'ascenseur présidentiel tout en s'interrogeant sur ce personnage et sur ses liens avec Cindy Manche. Complotaient-elles ? C'était tout à fait possible puisqu'elles passaient leurs journées face à face. Et pourtant, jusqu'à aujourd'hui, aucune caméra, ni aucun témoin n'avait signalé de comportements suspects. Se voyaient-elles après le bureau ? C'était peu probable... Grâce à une efficace politique de la rumeur, La Société avait réussi à convaincre ses employés que chacun de ses collègues était une ordure potentielle prête à lui piquer sa place ou, au moins, à aller se plaindre de son comportement auprès de la direction, mettant ainsi son emploi en péril. Cette politique s'était avérée extrêmement probante. Il avait suffi d'injecter des bruits de couloirs bien placés et le tour avait rapidement été joué. Il était à l'origine de ce système de la terreur très simple et peu coûteux qui lui avait rapporté le respect du Président. C'était à partir de là que Bernard Cèlement en avait fait son héritier. Il était donc sûr qu'Eva Kanss et Cindy Manche n'avaient pas comploté à l'extérieur de la Société. Il contacterait tout de même son informateur à la cantine, Nasser Virlasoupeux, pour vérifier si elles avaient déjeuné ensemble ces dernières semaines.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Amélie Berthé fut la première à réagir au mail d'Eva Kanss. Elle sentit sa chair se glacer et ses poils se dresser. Cette femme, c'est sûr, était une espionne à la solde de la direction générale. Qu'avait-elle fait pour qu'on essaye de la coincer en flagrant délit de caftage ? La Société était-elle en train de planifier un nouveau plan de sauvegarde de l'emploi et, comme à son habitude, de préparer le terrain en donnant de bonnes raisons à ses salariés de partir sans trop réclamer d'indemnités ? Elle jeta un coup d'oeil à Eva Kanss. C'était certain : avec son beau maquillage, son regard de braise et son corps de rêve, cette femme-là devait sans doute voir plus loin que l'openspace. Elle décida donc de jeter son mail sans attendre.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Lucie Ferre, elle, n'eut pas la même réaction. Elle détestait Eva Kanss, ses grands airs et ses longues jambes. Elle s'empressa donc de transférer à son directeur ce mail inquisiteur accompagné du commentaire suivant : « Monsieur le Directeur, veuillez trouver ci-après un message de l'une de mes collègues d'openspace. Je trouve très déplacé de sa part de m'importuner dès le matin alors que nous sommes surchargés de travail et que notre priorité est de privilégier la productivité et non les curiosités personnelles. J'espère que vous pourrez intervenir afin que cesse très rapidement cette forme déguisée de harcèlement numérique. » Elle appuya sur « send ». Satisfaite.</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">La Société aimait les comportements positifs comme celui de Lucie Ferre. Surtout quand ils venaient corroborer un code 9. Hervé Yograin fut informé immédiatement de ce geste. Il en fit part à son tour via Blackberry à Adam Longh. Mais son bonheur fut de courte durée. Une sirène hurla dans son bureau, les voyants rouges se mirent à clignoter. Un code 10... Il cliqua sur l'écran de son ordinateur et vit ce que retransmettaient les caméras de surveillance extérieures : un corps aplati sur le trottoir. Le visage était complètement écrabouillé mais Hervé Yograin reconnut le costume de coupe italienne. Il n'y avait que Bernard Cèlement qui portait cette marque de sur-mesure transalpine. Le Président était mort.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Tout le monde était sur le pied de guerre. Les services de sécurité furent mobilisés en cordon pour éviter que quelqu'un ne touche le présidentiel cadavre. Les directeurs furent convoqués en cellule de crise. Les employés alertés par les sirènes coururent aux fenêtres pour admirer le spectacle. Le cri de Cindy aussi fort fut-il passa inaperçu. Et quand elle osa pousser la porte du bureau, elle constata que la voie vers l'escalier de secours était libre. Un miracle...</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">L'autre miracle concerna Eva Kanss qui, sans le savoir, eut droit à un répit. Pris au dépourvu par les sirènes, l'affolement des salariés et les appels répétés du conseil d'administration qui voulait nommer au plus vite un successeur à Bernard Cèlement pour éviter toute chute des cours de La Société à la bourse, Adam Longh dû rebrousser chemin. Le cas Kanss serait réglé plus tard...</span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Quel sort Adam Longh réserve-t-il à Eva Kanss ?</span></b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Qui Cindy Manche va-t-elle croiser dans l'escalier de secours ?</span></b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Bernard Cèlement est-il vraiment mort ?</span></b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Le pénis sectionné caché dans la bento box ne risque-t-il pas de très vite sentir mauvais et d'attirer l'attention des occupants de l'openspace ?</span></b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"> </span></b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman-Feuilleton du lundi. </span></b></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;font-size:16.0pt;"> <o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-54322870963952470042009-10-12T07:10:00.006+02:002009-10-12T10:36:56.735+02:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 4 : Baie des anges<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style=" color: rgb(51, 51, 51); line-height: 20px; font-family:Times, serif;font-size:13px;"><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">S</span></span><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">i vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/StK6-jLU_wI/AAAAAAAAAA0/eE-LXALrMfA/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/StK6-jLU_wI/AAAAAAAAAA0/eE-LXALrMfA/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5391577287673315074" /></a><p class="MsoBodyText2"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Entre Amélie Berthé et Lucie Ferre, le coeur d'Eva Kanss balançait. Qui serait son alliée pour la mener jusqu'au propriétaire du sexe sectionné maintenant bien enfermé dans sa boîte bento -ou du moins à celui ou celle qui le lui avait transmis- mais aussi à mettre la main sur Cindy Manche qui, décidément, ne se décidait pas à revenir à son bureau.</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Et pour cause, Cindy Manche était face à Bernard Cèlement, Président de La Société, prêt à se débarrasser d'elle si elle ne lui laissait pas gracieusement exploiter sa méthode de méditation transcendantale interurbaine. Mais Cindy avait trop investi dans son projet : elle s'était vue, pendant des semaines, enfin libre, enfin débarrassée de la hiérarchie, prête à avancer vers des horizons nouveaux, détachée des entraves de La Société. Il lui était impossible de revenir en arrière, de renoncer à ses rêves. Et pourtant là, perturbée par la terrifiante silhouette impeccable de Bernard Cèlement, par son sourire carnassier, par son parfum élégant, par sa voix qui savait se faire tour à tour douce ou insistante, elle ne voyait que deux solutions : céder ou aller s'écraser 13 étages plus bas.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">C'était sans compter sur la puissance incroyable du cerveau, sur la capacité de l'humain à se sortir des pires situations, à cet instinct de survie inouï évoqué souvent par les survivants des crashs d'avion, des tremblements de terre, de toutes les catastrophes auxquelles les pauvres hommes sont soumis. Il avait suffi d'un éclair. Un éclair de lumière venu d'un bâtiment voisin, sans doute une fenêtre ouverte ou fermée ayant heurté un rayon de soleil. Cet éclair avait atterri dans l'oeil de Cindy et engendré une série de réflexions fort utiles. C'était l'éclair de génie.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Cindy avait vite remarqué que le bureau de Bernard Cèlement n'était équipé d'aucune caméra. Ce qui semblait normal. On était ici dans le Saint des saints et il devait s'y passer des vertes et des pas mûres, à l'image de la situation de ce jour. Il n'y avait donc aucun témoin vidéo de cette rencontre. Et, il n'y avait donc aucune raison de ne pas se défendre. Pour Cindy, la seule solution envisageable était de faire subir à Bernard Cèlement le sort qu'il lui réservait. Elle sourit à l'idée de ce qu'elle allait faire...</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Eva Kanss avait opté pour pile ou face. Elle balança une pièce de un euro sur son bureau. Face ce serait Lucie, pile Amélie. La pièce tomba en équilibre sur son clavier d'ordinateur. « Mince, cassé »... Eva voyait des signes partout. En plus de son comportement maniaque, c'était l'une de ses caractéristiques. Elle en conclut donc, qu'elle devait changer ses plans. La pièce lui montrait qu'elle ne pouvait faire un choix radical... C'était donc vers ses deux collègues qu'elle allait se tourner. Mais elle allait agir avec discrétion. D'abord, elle décida d'envoyer un mail aux deux assistantes. « Chères amies, je me pose quelques questions sur La Société, son histoire, le parcours de ses dirigeants, les rumeurs qui l'ont fait frémir... » Elle cliqua sur envoyer et respira un bon coup. Elle savait qu'elle venait de faire le bon choix.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">A l'instant même où son mail quittait l'écran de son ordinateur pour traverser divers réseaux et serveurs, une machine bien entraînée détecta l'association dangereuse des mots La Société, dirigeants, rumeurs. Et plusieurs voyants rouges s'allumèrent au service sécurité de Hervé Yograin.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Cindy était prête. Elle sourit en fixant Bernard Cèlement. « Je n'ai pas le choix, je comprends, susurra-t-elle sensuellement. Je peux ? », fit-elle en ébauchant un mouvement pour se lever. Elle misait sur son charme. Et il agit. Bernard Cèlement avait été informé par ses services de surveillance que Cindy était équipée d'un postérieur enthousiasmant et il avait-là l'occasion de juger sur pièce.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Bernard Cèlement était un homme heureux. Il avait entre ses poings le pouvoir dont il avait toujours rêvé. A force de dîners en ville, de soirées mondaines, de SMS ciblés, de discours bien préparés, de poignées de mains tendues au bon moment, de saloperies dissimulées, de coups bas bien préparés, d'hypocrisie parfaitement distillée... il avait atteint le but qu'il s'était fixé le jour où il avait intégré son Ecole de Commerce. Devenir le maître d'une prestigieuse Société. Mais bien qu'il soit comblé, certains détails du quotidien lui échappaient. Certes, il fréquentait de charmantes starlettes télévisuelles prêtes à tout pour occuper le devant de la scène. Mais, souvent coincé au sommet, il passait à côté de certains plaisirs populaires comme le postérieur de certaines assistantes. Heureusement, qu'on le tenait au courant de ces détails cruciaux. Et l'arrière-train remarquable de Cindy Manche avait fait l'objet d'une note d'information interne.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Cindy Manche se leva donc mettant en valeur au mieux son atout majeur. Bernard Cèlement baissa alors sa garde pour admirer le chef d'oeuvre. C'est ce moment que Cindy choisit pour le pousser à travers la baie vitrée.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Ce que Cindy ignorait c'est que, par le trou de la serrure de la porte de communication entre son bureau et celui du Président, Adam Longh, Directeur général, adulé par le conseil d'administration pour ses indéniables qualités de cost cutter avait assisté à la scène. Il s'était bien gardé d'intervenir quand il avait vu Cindy Manche d'un geste habile balancer Bernard Cèlement à travers la vitre. Il s'était même dit : « Chouette ».</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Une pensée immédiatement coupée par le bip de son BlackBerry : c'était un message des services de Hervé Yograin, un mail émanant de l'ordinateur d'une assistante de direction nommé Eva Kanss venait d'être classé en code 9, soit un degré avant le code 10... L'heure était grave.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Comment Cindy Manche va-t-elle sortir du bureau présidentiel ?</span></span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Bernard Cèlement va-t-il vraiment s'écraser 13 étages plus bas ?</span></span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Que mijote Adam Longh ?</span></span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Eva Kanss va-t-elle finir dans les bureaux de Hervé Yograin ?</span></span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"> </span></span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';"><o:p></o:p></span></span></b></span></p> <span style=" ;font-family:'DejaVu Sans';"><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:'times new roman';">Vous le saurez en lisant le prochain épisode du Roman-Feuilleton du lundi</span></span></b></span></div></span>Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-41738270597160620022009-10-05T07:12:00.006+02:002009-10-05T11:07:07.649+02:00Roman Cindy Manche au soleil - chapitre 3 : Eva t'en guerre<div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:Times,serif;" ><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">S</span><span class="Apple-style-span" style="font-size:small;">i vous n'avez pas lu les épisodes précédents, découvrez les dans la colonne de droite</span></span></div><a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SsmBXTsKkCI/AAAAAAAAAAs/BHzCi4j6Pak/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="margin: 0px auto 10px; display: block; text-align: center; cursor: pointer; width: 100px; height: 100px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SsmBXTsKkCI/AAAAAAAAAAs/BHzCi4j6Pak/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5388980666547998754" border="0" /></a><p class="MsoNormal" style="text-align: left;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);font-family:Times,serif;" ><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Un sexe d'homme dans une boîte bento, Eva Kanss n'en revenait pas. Mais elle n'était pas née de la dernière pluie. Une Argentino-allemande conçue à la frontière du Chili, sait se taire quand il le faut. Elle referma le couvercle de sa gamelle. Mais au lieu de ranger son déjeuner dans le frigo commun de l'openspace, elle le glissa dans son cabas. Elle avait cependant un peu peur. A qui appartenait la chose ? Et surtout, qui l'avait posé sur sa salade de graines germées ? Lui en voulait-on ? Ou, au contraire, était-ce une déclaration ? Les questions se bousculaient dans sa tête... Elle s'assit confortablement dans son fauteuil de bureau, alluma son ordinateur et fit semblant de lire quelques courriers électroniques à l'écran. Les yeux perdus dans la machine, elle réfléchissait à la situation. Elle prit soudain conscience que Cindy Manche n'était pas à son poste. Ce n'était pas d'elle. D'autant que son sac était là, en évidence sur son bureau.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy Manche et le sexe d'homme sectionné étaient-ils liés d'une manière ou d'une autre ? Elle décida qu'il y avait de fortes chances. Eva Kanss était la reine des décisions. Elle ne perdait jamais de temps en réflexions à rallonge, elle agissait. Elle jeta donc un regard autour d'elle. Constata que toutes les assistantes étaient absorbées dans leurs missions matinales, se leva rapidement, s'empara aussi vite du sac de Cindy et revint à son poste.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">A l’intérieur du sac, il y avait le matériel habituel de toute assistante de direction : bloc-notes, stylo à bille, téléphone portable, poudrier, brosse à cheveux, agenda, clés… Mais il y avait aussi une grosse pochette fermée par des élastiques. Quand Eva Kanss l’ouvrit, elle sentit qu’elle tenait là une bonne piste. A l’intérieur, il y avait un dossier très détaillé sur la méditation transcendantale interurbaine. Eva Kanss ignorait bien sûr de quoi il s’agissait mais en parcourant rapidement les documents, elle comprit qu’il s’agissait là d’une méthode révolutionnaire de gestion du stress pour urbains utilisateurs des transports en commun. Le comptage de pellicules était au centre de ces recherches. S’ajoutait au descriptif, un plan de financement, un autre de communication et bien d’autres papier liés à la création d’une auto-entreprise.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Pour Eva Kanss, la chose était claire : si Cindy Manche n’était pas à son bureau, c’était qu’elle était en train de négocier son départ pour se lancer dans une aventure individuelle. Mais que venait faire dans sa salade un pénis sectionné ? La question restait entière.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(0, 0, 0);"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Pendant qu’Eva se triturait les méninges, Filipo Lisse arrachait le gros scotch qui obturait la bouche de Cindy Manche. Puis il détacha le foulard qui lui bandait les yeux. Quand la lumière réveilla les pupilles de Cindy, elle se sentit tout de suite mieux. Puis, elle réalisa qu’elle était au 13</span></span><sup><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">e</span></span></sup><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"> étage de la tour. Celui qui abritait les bureaux de la Présidence. Elle le savait car c’était le seul niveau avec de grandes baies vitrées qui vous donnaient l’impression de flotter dans le ciel de la ville, au-dessus de tout. Et là, c’était son cas. Son regard se perdit dans les nuages, au-delà des toits des autres immeubles. Très vite, cependant, elle tourna la tête attirée par un bruit de tissu. Elle vit alors l’imposante silhouette de Bernard Cèlement, Président Directeur Général de La Société. Bien sûr, elle ne l’avait jamais vu « en vrai ». Uniquement sur les documents institutionnels généreusement distribués au personnel : lettre interne, journal externe, cartes de vœux, avis de décès…Il y avait toujours la photo de Bernard Cèlement, en pieds, dans son costume de coupe italienne, un large sourire barrant son visage carré, toujours bronzé.</span></span></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Impossible de donner un âge à cet homme », songea Cindy. Ce fut l’unique pensée qu’elle eut avant que Filipo Lisse et Hervé Yograin quittent la pièce et ne la laissent en tête-à-tête avec le Président.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Bernard Cèlement s’approcha de Cindy. Si près, qu’elle sentit son parfum délicat et vit à travers le tissu de sa chemise le dessin léger de quelques poils. Quand son visage fut à quelques centimètres du sien, il sourit. Et ce sourire lui fit l’effet d’un coup de couteau en plein cœur. Une douleur immense transperça son corps : elle savait qu’elle était perdue. Cet homme allait lui voler son projet et se débarrasser d’elle.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">La voix profonde et douce surgit alors de la gorge de Bernard Cèlement.</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">« Mademoiselle Manche, je suis ravie de vous rencontrer enfin. J’entends beaucoup parler de vous ces derniers temps. Et surtout, de votre travail sur la méditation transcendantale interurbaine. Brillant, je crois. Et très utile pour nous en ces temps de crise. Je vais donc être direct. Si vous souhaitez éviter la prison –je vous rappelle que vous avez assassiné Armand Bitieux, même si, certes, vous avez des circonstances atténuantes : nous savons tous qu’il vous harcelait sexuellement comme d’autres assistantes de la direction- il vous suffit de nous offrir votre projet. Plus concrètement de nous l’abandonner. De ne jamais réclamer quoique ce soit sur l’application de votre méthode. De ne rien revendiquer. Bref, d’oublier que vous êtes à l’origine de ce programme de management révolutionnaire. En clair, de vous asseoir dessus. ».</span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Dans un élan de courage extraordinaire, Cindy hurla « Jamais ! »</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Le sourire barra à nouveau le visage du Président. « En fait, je crois que vous n’avez pas le choix. Car vous ne finirez même pas en prison. Je n’ai pas de temps à perdre dans des procès et des enquêtes : j’ai une entreprise à conduire vers les bénéfices, moi. J’ai des actionnaires qui attendent des résultats, moi. Vous n’avez pas le choix. Pour aller droit au but, soit vous acceptez ce deal, soit vous traversez la baie vitrée dans quelques minutes… »</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Tandis que le cerveau de Cindy Manche marchait à toute vitesse, celui d’Eva Kanss analysait les éléments de ce début de journée calmement, un à un. Elle en arriva à la conclusion qu’il se passait quelque chose d’assez nauséabond dans La Société. Mais elle était incapable de savoir quoi. Il fallait qu’elle trouve de l’aide auprès de l’une de ses collègues plus anciennes –cela ne faisait que 5 ans, qu’elle occupait ce poste et elle ignorait tout de l’histoire de cette entreprise. Il lui fallait une ancienne, au fait du passif de La Société. Il fallait qu’elle sache si d’autres pénis avaient été retrouvés dans une gamelle, si d’autres assistantes de direction avaient disparu pour monter leurs propres sociétés. Elle jeta un coup d’œil circulaire à l’openspace. Elle avait deux options. Solliciter Amélie Berthé, assistante de la direction de la production, en poste depuis 25 ans. Ou bien, s’appuyer sur Lucie Ferre, assistante de la direction des achats, à cette place depuis la nuit des temps, disait-on en ricanant devant la machine à café. Toutes deux semblaient de confiance. Mais dans un souci de discrétion, Eva Kanss ne devait se choisir qu’une alliée. Et la bonne…</span></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Cindy Manche va-t-elle passer par la baie vitrée ?</span></b></span></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Eva Kanss va-t-elle enfin trouver le propriétaire du pénis sectionné ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Qui d’Amélie Berthé ou de Lucie Ferre est la bonne alliée ?</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><o:p></o:p></span></b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-family:Times;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);">Vous le saurez dans le prochain épisode du Roman feuilleton du lundi.</span></b></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(204, 51, 204);"><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></b></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(204, 51, 204);font-family:Times,serif;" ><b><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><br /></span></b></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style=";font-family:Times,serif;font-size:6;" ><span class="Apple-style-span" style="font-size:21;"><br /></span></span></p> <p class="MsoNormal"><span style=";font-family:Times;font-size:16;" > <o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-64015990030996063122009-09-28T07:05:00.002+02:002009-09-28T20:44:45.166+02:00Roman Cindy Manche au soleil - Chapitre 2 : Sexe, mensonges et boîte bento<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://2.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SsEEFGnWn1I/AAAAAAAAAAk/TrKR6ArLy3s/s1600-h/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 100px; height: 100px;" src="http://2.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SsEEFGnWn1I/AAAAAAAAAAk/TrKR6ArLy3s/s320/PhotoFunia-28fd4b0_s.jpg" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5386591115033354066" /></a><br /><div><br /></div><div><div style="text-align: center;"><br /></div><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">C</span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">indy Manche en eut le souffle coupé. Armand Bitieux, en slip kangourou, la gorge tranchée, les bras en croix sur le capot de la Jeep, c'était un spectacle inattendu ! Jamais, elle n’aurait imaginé voir son directeur du service comptabilité… mort. Si Cindy était incapable de crier et d’appeler au secours, elle eut quand même la présence d’esprit de fuir à toutes jambes. Terrifiée à l’idée de tomber nez à nez avec le meurtrier dans l’ascenseur, elle grimpa quatre à quatre les marches de l’escalier de secours. Au rez-de-chaussée, elle sauta dans les bras du molosse de garde… Puis, s’évanouit.</span></span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Elle se réveilla, allongée sur le vieux canapé en cuir de l’accueil. Au-dessus d’elle le regard inquiet du garde, également sauveteur du travail, et qui malgré son regard bovin et son air de ne pas y toucher, avait eu la présence d’esprit de lui faire les premiers gestes d’urgence. Il n’avait pas appelé les pompiers car il avait tout de suite vu que Cindy était seulement en état de choc. Et surtout, il savait que La Société avait le goût du secret…</span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Quand Cindy eut les yeux grand ouverts, le molosse l’attrapa avec douceur, la souleva comme une princesse et, sans même tituber, la transporta jusqu’à une petite porte cachée derrière son comptoir de surveillance. Ils passèrent la porte. Cindy était toujours muette mais son cerveau fonctionnait à toute vitesse. Dans le bureau caché, il y avait moult écrans diffusant en direct des scènes volées dans tous les openspaces de la tour. Le molosse continua son chemin, poussant une autre porte. Derrière, installé à une grande table de travail en verre, dans une étrange pénombre – aucune fenêtre n’éclairait l’endroit et seule la lumière d’une petite lampe jetait quelques éclairs dorés-, un homme en costume gris foncé, les yeux cachés par des grosses lunettes noires, le crâne dépourvu de tout cheveu semblait parfaitement concentré sur son talkie-walkie.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">En entendant les pas du molosse chargé de Cindy, il leva la tête. Sans un mot, il se redressa et s’avança vers eux et sans même attendre que Cindy touche le sol, il lança : « Bonjour, je suis Hervé Yograin et mon collaborateur Filipo Lisse m'a averti immédiatement de votre malaise. J'ai donc visionné au plus vite nos vidéos de surveillance et je sais tout. Malgré un léger angle mort, on saisit parfaitement tous les éléments. Alors pour mieux comprendre tout ça, nous allons redescendre tous les trois au deuxième sous-sol. »</span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Cindy tenait à peine sur ses jambes mais Filipo Lisse et Hervé Yograin la soutenaient si fermement sous les aisselles qu'elle avait la sensation de voler. Ils la traînèrent jusqu'à la Jeep. Et là, à la lumière de la lampe de poche du gardien, elle réalisa que la situation était bien plus que grave que prévue. Non seulement Armand Bitieux avait le cou cisaillé mais son slip kangourou n'était pas de couleur rouge, il était imbibé de sang.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">« Il va falloir éclaircir tout cela Mademoiselle Manche », hurla méchamment Yograin à l'oreille de Cindy.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">A ce moment critique, Cindy songea qu'il fallait qu'elle trouve un moyen de se détendre. Elle inspecta les épaules du directeur de la sécurité à la recherche de quelques petites pellicules. Elle eut à peine le temps d'examiner son interlocuteur qu'il planta ses yeux dans les siens comme un affreux serpent.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">« Vous savez, Mademoiselle Manche, il y a encore quelques jours, j'avais des cheveux. Mais grâce à nos systèmes de vérification des données nous avons intercepté sur nos réseaux un document signé de votre nom et comportant de passionnantes observations sur l'impact déstressant du comptage de pellicules. Des théories formidables que nos directeurs des ressources humaines vont mettre en application dans leurs cursus de formation. Quant à moi, je refuse d'être un vecteur de zénitude. Je me suis donc rasé le crâne. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">La cervelle de Cindy fonctionnait à plein pot. Elle eut soudain un haut-le-coeur : « Mais ce projet est à moi, salaud ! Vous n'avez pas le droit de me le voler... »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">« Sauf si vous êtes hors circuit Mademoiselle Manche. Et compte tenu de la situation – l'un de nos directeurs égorgé, sans doute émasculé vu l’état de son slip, alors que vous étiez à ses côtés au deuxième sous-sol c'est bien ce qui risque d'arriver. »</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">« Mais vous n'avez aucune preuve. Rien sur vos vidéos et tous vos mouchards », se défendit Cindy.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">«Les mouchards, on peut toujours s'arranger avec », lui susurra Yograin.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Et tandis que Cindy sentait un reste de son souffle lui caresser le cou, Filipo Lisse, se jeta sur elle, lui colla un gros morceau de Scotch sur la bouche et lui banda les yeux avec un foulard. Cindy avait peur, perdue dans le noir.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Pendant que Cindy découvrait le cadavre, s'évanouissait puis sombrait dans les ténèbres… la vie continuait son immuable cours. Les openspaces se remplissaient. Les bruits de couloirs recommençaient. Les imprimantes recrépitaient. Et Eva Kanss arrivait au bureau avec la folle envie d'aller se repoudrer le nez. Elle posa son sac sur son bureau. Remarqua les affaires de Cindy Manche et songea que cette fille était vraiment fayotte, toujours la première au turbin. Elle sortit sa bento box de son sachet en plastique. Après un petit tour aux toilettes des filles, elle glisserait sa gamelle dans le frigo commun de l'openspace.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Se repoudrer le nez était pour Eva Kanss, une étape essentielle pour bien commencer la journée. Elle s'enfermait dans les toilettes et démarrait sa petite séance. Installée sous la bouche de ventilation, elle dégustait une petite cigarette bien méritée. Puis, elle se lavait les dents pour laisser croire à ses collègues accros à la clope qu'elle avait réussi à se débarrasser de cette vilaine habitude depuis trois mois. Elle se dessinait ensuite, au crayon noir, de sublimes yeux de biche, se peignait la bouche en rouge, ajoutait un nuage de poudre, peaufinait ses pommettes au blush. Et constatait qu'elle était belle. Elle restait alors en admiration devant son image sous la lumière jaune du néon.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Durée de l'opération : 15 minutes et 48 secondes.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">De retour à son bureau, elle s'occupait de sa bento box contenant un repas bio, fait maison, parfaitement équilibré. Mais ce jour-là, elle remarqua que le couvercle n'était pas bien emboîté. Cela l'étonnait car, elle veillait, chaque matin, en préparant son déjeuner à ce que tout soit très correctement fermé. Elle avait un côté maniaque qui plaisait beaucoup à ses employeurs.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Elle s'assit à son bureau, saisit son bento pour le remettre d'aplomb. Mais, en le manipulant, elle remarqua des traces rouges sur la boîte. En bonne végétarienne, il était impossible qu'elle ait mis du sang sur sa gamelle. Et elle ne contenait pas non plus de fruits rouges car ce n'était plus la saison. Il y avait quelque chose qui clochait. Elle ouvrit son bento. Et ce qu'elle découvrit la glaça d'effroi.</span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);">Sur sa salade de graines germées et de tofu soyeux trônait un sexe d'homme qui avait dû être très vigoureux.</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(51, 51, 51);"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"></span></span><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(102, 102, 102);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Ce pénis sectionné appartient-il à Armand Bitieux?</span></span></b><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></b></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Qui l'a déposé dans la bento box d'Eva Kanss ?</span></span></b><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></b></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Cindy Manche échappera-t-elle vivante à ses geôliers ?</span></span></b><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><o:p></o:p></span></span></b></p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span class="Apple-style-span" style="color: rgb(153, 51, 153);"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;">Rendez-vous lundi prochain pour le prochain chapitre du Roman feuilleton du lundi.</span></span></b></p></div>Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-1764514844133867837.post-63735103558998613482009-09-21T07:04:00.003+02:002009-09-27T19:02:02.929+02:00Roman Cindy Manche au soleil - Chapitre 1 : Voeux pieux à la photocopieuse<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SrcK81muNFI/AAAAAAAAAAU/RvgvncKTXpk/s1600-h/P1030081.JPG"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 240px;" src="http://3.bp.blogspot.com/_-0ZKuMKO46Q/SrcK81muNFI/AAAAAAAAAAU/RvgvncKTXpk/s320/P1030081.JPG" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5383783919842636882" /></a><br /><!--StartFragment--> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy Manche n’avait plus de boule dans le ventre, chaque matin, en se rendant au bureau. Même écrasée entre deux mastodontes parfumés à l’eau de Cologne Bien Etre. Comme d’habitude, pour tuer son temps de transport, elle comptait les pellicules sur l’épaule de son voisin - un malheureux employé, étriqué dans son costume et qui, malgré sa taille impressionnante, semblait petit, petit. </span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy, à force d’observation quasi quotidienne avait pu constater que la population parisienne souffrait massivement de ce syndrome du dessèchement du cuir chevelu. Pour son plus grand plaisir. Car, compter les pellicules l’amenait à un état de plénitude improbable dans le métro. Au bout d’une cinquantaine de peaux blanches répertoriées, elle atteignait une espèce de nirvana tranquille, oubliant le crissement de la rame, l’odeur de certains, le visage de tous… Avec le temps, elle avait même découvert que la technique fonctionnait aussi avec les boutons d’acné et les poils de barbe ou de moustache. Il lui avait fallu des années pour décrocher ce niveau de méditation transcendantale interurbaine. Et surtout pour comprendre qu’elle tenait là un beau filon.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">L’éclair de génie avait strié son esprit une nuit, un mois plus tôt. A 38 ans, 6 mois et deux jours, Cindy s’était réveillée en sursaut avec une certitude : « Il fallait qu’elle quitte son poste d’assistante de la direction du service comptabilité pour lancer son cabinet de thérapeute en méditation transcendantale interurbaine. Elle avait à sa portée, cinq jour par semaine, écrabouillés contre son corps dans des trains bondés, des milliers de clients potentiels. Apprendre à tous à supporter la transhumance professionnelle, et même à la rendre orgasmique, telle était sa nouvelle mission ».</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cela faisait maintenant 25 jours, qu’elle travaillait concrètement à l’éclosion de sa nouvelle profession. Inscription en ligne comme auto-entrepreneur, mise en place de la méthode, programme...</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Son emploi du temps du jour prévoyait l’impression sur la photocopieuse de La Société de 500 prospectus annonçant la naissance de cette nouvelle thérapie. Des tracts qu’elle glisserait discrètement dans les poches des voyageurs métropolitains. Elle en frémissait de joie.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Ce projet lui permettait de supporter les journées sans fin, penchée sur l’agenda de son directeur du service comptabilité, sur des listings de chiffres ou sur des missives dénonçant un dépassement de frais incompréhensible. Comme chaque fois dans le hall d’entrée, elle essuya inconsciemment, d’un coup de main sur son pantalon, le regard appuyé sur son postérieur du molosse qui gardait la tour. Comme chaque fois, elle était la première dans l’openspace des assistantes des directions.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Elle alluma les néons. Elle appuya sur le bouton de son ordinateur et posa son sac bien en évidence sur son bureau pour que sa collègue la plus proche Eva Kanss (assistante du directeur des achats internationaux, une Argentino-Allemande, sublime dont le seul défaut était de ne jamais épiler ses poils sous les aisselles, ce qui, l’été, était un handicap certain dans sa quête d’un mari polyglotte, qualité essentielle à un coup de foudre car Eva, compte tenu de ses origines multiples, aimait les hommes pratiquant plusieurs langues) constate qu’elle était, une fois plus, avant tout le monde, au turbin. </span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Puis, elle fila à la photocopieuse couleurs reproduire en masse son prospectus rose et vert. Elle passa son badge devant le lecteur laser pour allumer la machine, glissa sa publicité homemade sur la vitre, tapa 500 et appuya sur ok. Les petits papiers sortirent dans un bruissement régulier. Elle les fixa s’entassant dans la trieuse. Mais alors qu’elle allait récupérer le petit tas, elle vit s’avancer dans le couloir, son directeur du service comptable, Armand Bitieux. Il avait l’œil torve, le teint blême mais le cheveu brillant et le ventre plat. En somme, il était impossible de dire s’il était beau ou laid. Ce matin-là, il avait une étrange lueur de joie dans le regard. </span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy eut un terrible pressentiment.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Elle avait raison de s’inquiéter. Armand Bitieux n’y alla pas par quatre chemins : « Cindy, savez-vous qu’il est interdit de faire des photocopies personnelles avec le matériel de La Société ».</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Mais, Monsieur Bitieux, je ne faisais aucune copie personnelle ».</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Ne mentez pas immédiatement, Cindy. Réfléchissez avant. Pourquoi, depuis quelques mois, devez vous passer votre badge devant la photocopieuse pour pouvoir l’utiliser ? Tout simplement, parce que ce petit geste déclenche un processus complexe qui nous permet de contrôler toutes les copies, le contenu comme le nombre, faites par les employés de La Société. »</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Il fouilla nonchalamment dans sa poche.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy sentit son cœur se serrer.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Elle avait une fois de plus raison.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Armand Bitieux exhiba enfin la reproduction du tract rose et vert, clamant les bienfaits de la méditation transcendantale interurbaine : « Vous voyez Cindy, ce mouchard envoie directement sur mon ordinateur, votre nom, l’image du document et le nombre de copies demandées. Alors vous voulez nous quitter pour vous lancer dans la méditation ? Ca risque d’aller plus vite que prévu. »</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Le silence régnait sur La Société. On entendait parfois sonner un téléphone dans un lointain bureau. Cindy était prise la main dans la trieuse.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Elle respira très fort, chercha, pour se détendre, quelques pellicules sur l’épaule du directeur du service comptabilité. En vain. Et pas même un bouton ou un poil de barbe ne dépassait. Elle était dans une impasse.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Mais la vie, même quand elle ressemble à un cliché, réserve parfois des surprises.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">« Mademoiselle Manche, sachez cependant que je vous apprécie énormément et que je suis prêt à fermer les yeux. J’ai déjà fait quelques faveurs de ce type à certaines de vos collègues dont je tairai le nom. Si vous souhaitez vous faire pardonner, je vous propose de me retrouver dans dix minutes au deuxième sous-sol. Nous serons tranquilles pour un petit échange intime : c’est le parking de la direction et les Jeeps Cherokee font de très bons paravents. »</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy n’hésita pas. Sa vie de célibataire à activités sexuelles multiples lui avait appris que parfois, il faut en avoir dans la culotte pour survivre. Et que cela peut même être agréable. Elle répondit : « A dans dix minutes, donc »</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Le directeur du service comptabilité était un véritable calculateur : il savait avec art coincer les employées et, aujourd’hui, il ajoutait Cindy Manche et son sublime postérieur à son tableau de chasse. Pas de doute, il était le numéro 1.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Cindy ne voyait pas tout à fait les choses de la même manière. Mais elle essaya de positiver en se repoudrant le nez dans les toilettes, histoire d’être à son avantage même dans l’obscurité du deuxième sous-sol.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Dix minutes, cela passe vite quand on doit vérifier que tout est au point pour une partie fine impromptue. Qui plus est avec son directeur. Dans l’ascenseur, Cindy examina une dernière fois sa tenue qui, de doute façon, ne ferait pas long feu derrière la Cherokee.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Il régnait une profonde obscurité dans le parking. Les silhouettes des grosses cylindrées se dessinaient dans le noir comme de gros monstres assoupis. Cindy crut entendre des grognements et des soupirs. Mais elle se dit que son imagination lui jouait des tours. Elle avança jusqu’à une Jeep sombre, la contourna doucement.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Et ce qu’elle vit sur le capot la glaça d’effroi.</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;">Armand Bitieux était allongé en slip kangourou sur la carrosserie. Une grande entaille rayait son cou comme un sourire, laissant s’échapper des flots de sang…</span></span></p> <p class="MsoNormal"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"> </span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#333333;"><o:p></o:p></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Qui a tué Armand Bitieux ?</b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Cindy Manche sera-t-elle lavée de tous soupçons ?</b></span></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:large;"><span class="Apple-style-span" style="color:#993399;"><b>Rendez-vous, lundi prochain pour le prochain épisode du Roman-feuilleton du lundi.</b></span></span></p> <!--EndFragment-->Le Roman-feuilleton du lundihttp://www.blogger.com/profile/10777644751225148529noreply@blogger.com4